L’imaginaire fantastique est à l’origine de nombreuses créatures surnaturelles : si certaines sont peu connues ou ont été oubliées, d’autres ont une longue réputation derrière elles. Mais là aussi, ces mêmes créatures peuvent encore nous surprendre.

Les nymphes

Les nymphes, dont l’étymologie du grec ancien νύμφη signifie « jeune fille », sont tirées de la mythologie grecque et plus tard de la mythologie romaine. Comme leur nom l’indique, elles ressemblent à des femmes ; elles sont toutefois des divinités mineures qui accompagnent des dieux ou qui restent aux côtés des satyres.

On retrouve les nymphes dans plusieurs autres mythologies comme celles germaniques ou slaves pour n’en citer que quelques unes. Le point commun entre chacune de ces croyances est que les nymphes sont une personnification de la nature.

Une représentation sexuelle du mythe grec et romain

Selon Homère, les nymphes seraient les filles de Zeus ou nées des gouttes de sang d’Ouranos, même si par leur grand nombre, leur apparition serait due à différents dieux. En revanche, quelle que soit l’origine qu’on leur prête, elles sont toujours des femmes mortelles vivant bien plus longtemps que les humains, jeunes et d’une grande beauté.

En plus des peintures ou des sculptures des artistes qui les dépeignent souvent peu vêtues, voire nues, elles sont représentées avec des satyres. Ces derniers sont des créatures à moitiés homme et bouc dont la sexualité est exacerbée. Cette dernière caractéristique a ainsi été reportée sur les nymphes.

Mais la mythologie a aussi contribué dans la construction de cette image peu flatteuse. Souvent convoitées ou pourchassées, les nymphes sont les épouses des dieux, et les mères des héros lorsqu’elles donnent naissance à des demi-dieux tel que Achille, fils de la néréide Théthis.

Personnification de la nature

Cependant, leur véritable rôle est la protection de la nature. En fonction du lieu qui leur est associé, les nymphes provoquent des phénomènes naturels : elles préservent les forêts, sont à l’origine des cours d’eau ou les assèchent…

Une importante quantité de termes existent pour différencier les nymphes selon les lieux et les éléments auxquels elles sont rattachées. Certains de ces mots comme les épigées ou les hydriades, qui désignent respectivement les nymphes de la terre et les nymphes de l’eau, sont en fait le nom d’un vaste groupe. Au contraire, ces termes peuvent aussi être très spécifiques : par exemple, les méliandes ne désignent que les nymphes des frênes. D'autre part, on trouve des oréades (les nymphes des grottes), des napées (les nymphes des montagne, des prairies et des forêts), des ouranies (les nymphes liées au ciel) et beaucoup d’autres encore.

Les plus connues sont les nymphes des arbres mais on ignore parfois les différences entre les dryades et les hamadryades. Les dryades étaient au départ affiliées seulement aux chênes mais ce terme-là s’est ensuite étendu. Elles ont également la particularité de naître de l’arbre des Hespérides. Les hamadryades, quant à elles, sont moins « libres » : elles naissent dans un arbre qu’elles ne peuvent quitter et meurent en même temps que lui.

Les néréides et les naïades bénéficient aussi d’une grande popularité. Les premières sont les nymphes de la mer ; les secondes sont les nymphes des eaux douces et les filles de Zeus. Divisées en cinq groupes, elles ont une préférence pour les sources, les fontaines, les rivières, les marais ou les lacs. Leur étymologie en grec νάειν signifie « couler » : on dit d’elles qu’elles créent les sources en frappant du pied ou en pleurant. Dans les campagnes, elles étaient l’objet d’un culte : des agneaux, des chèvres, de l’huile, du miel et du vin leur étaient sacrifiés.

Censées être bienveillantes, les nymphes s’occupent des animaux, ont des pouvoirs de guérison et sont les protectrices des jeunes filles et des fiancés. Pourtant, les mythes ne les décrivent pas seulement passives ou douces. En effet, provoquer la colère d’une nymphe n’est pas une bonne idée : étant une personnification de la nature, on peut facilement imaginer que les nymphes sont également à l’origine des catastrophes naturelles. De plus, il vaut mieux ne pas croiser certaines : la vue d’une naïade par exemple peut provoquer la folie ou la noyade.

Goût de l’aventure

Les nymphes accompagnent parfois des dieux, comme la déesse de la chasse Artémis. Loin d’être comme les artistes dépeignent les nymphes en général, celles qui suivent Artémis sont armées ; elles se soumettent aux exigences de la déesse et comme cette dernière, ont toutes fait vœux de chasteté. D’autres nymphes peuvent également être les nourrices de héros et chargées de leur éducation.

Certaines nymphes sont connues pour les mésaventures qu’elles ont subies. La dryade Eurydice devait ainsi être ramenée des Enfers par Orphée après sa mort ; pourtant elle n'en ressort jamais car Orphée ne tient pas la promesse faite à Hadès et se retourne au dernier moment pour s'assurer qu'Eurydice va bien. La nymphe Daphné, quant à elle, demande aux dieux de l’aide pour échapper à Apollon et finit transformée en arbre.

Les histoires sur les nymphes sont nombreuses et les mythes ont quelquefois inspiré la littérature.

Célia

Dans toutes les formes d’art, les artistes expérimentent. Au fil du temps, de nouvelles règles se créent. Que d’autres viendront briser par la suite. L’art est en cela cyclique. Un style fait école, qui sera remis en question par un autre style qui finira par faire école.

C’est la même chose en musique. Mais rajoutons qu’au XX^e siècle, de nouveaux outils techniques sont apparus, changeant la façon de concevoir la musique et d’écouter la musique. Ce fut la naissance de nouveaux formats. Mais surtout d’une grande variété de genres musicaux.

Bien sûr, il est impossible de brosser un portrait exhaustif de toutes les évolutions de la musique. Mais nous passerons ici en revue les différents genres musicaux qui se sont imposés grâces à leurs innovations. L’approche sera chronologique afin de mieux cerner les liens entre innovations et évolutions.

Le swing est un sous-genre du jazz apparu dans les années 1920 aux États-Unis. Il prend son essor lors des années 1930 avec l’ère des Big Band. C’est-à-dire une formation composée de saxophones, de trombones, de trompettes, et de piano, orgue ou contrebasse.

Bien sûr, le swing est intimement lié à l’histoire des États-Unis, en particulier la Grande Dépression. En effet, c’était une époque sombre, où la population avait besoin de danser. Le swing est naturellement lié à la scène. En effet, la radio était largement dominée par les morceaux de jazz, classiques. Tandis que le swing faisait la part belle à l’improvisation.

La caractéristique principale du swing c’est son rythme. Bien plus tenu que pour le jazz classique, il appelle naturellement la danse. Le public est invité à participer au rythme, en tapant du pied notamment.

Le swing a notamment permis d’ouvrir le jazz à un public plus large. Dans les années 1930, il devient le genre dominant aux États-Unis, et finit même par s’exporter en France. Mais ce sous-genre apparaitra comme dépassé dès les années 1940 avec l’arrivée de nouveaux jazzmen se réclamant du Bebop.

Les artistes les plus connus du swing sont Duke Ellington, Count Basie ou encore Sydney Bechet.  

Extrait : Duke Ellington - Sugar Rum Cherry

Le bebop est sous-genre du jazz apparu au milieu des années 1940, et s’étant surtout développé dans l’Après-Guerre. Les artistes bebop se sont affranchis de la dynamique des Big Bands pour imposer leur vision du jazz. En effet, c’est un sous-genre où l’interprétation et l’improvisation sont très importants. De nombreux enregistrements de bebop sont en fait des captations de concert.

Le bebop se veut libérateur dans sa structure. Les Big Bands se servaient de grilles harmoniques, dont les variations étaient très faibles. Tandis que les artistes bebop font la part belle aux solos. C’est un genre né dans l’underground. Le public y était plus jeune, plus ouvert à ces innovations. Le grand public n’intégrera jamais vraiment le bebop, tout simplement car c’est un genre moins dansant.

Pourtant, il reste encore aujourd’hui l'un des genres ayant le plus contribué à changer la façon de faire de la musique. N’importe qui peut devenir musiciens, à condition de maitriser son instrument.

Les artistes les plus connus du bebop sont Charlie Parker, Dizzy Gillespie ou Thelonious Monk.

Extrait : Charlie Parker – Lester Leaps in – Live at Carnegie Hall, New York / 1949

Le free jazz est un sous-genre du jazz qui se développe tout au long des années 1950. La dynamique des artistes free jazz est de se séparer complément de la technique classique et de s’éloigner du bebop.

Le free jazz fait fi des limites de tempo. Le rythme des morceaux varie, se stabilise, avant de changer de nouveau. Là encore, l’improvisation est de mise. Comme pour le bebop, un grand nombre d’enregistrements sont des captations de concert. Le free jazz est un genre lié à la scène.

Par son caractère avant-gardiste, une partie du public s’est désintéressé. On pourrait même arguer que les artistes de free jazz font de la musique pour musiciens. En conséquence, le succès commercial sera peu important. Certains grands noms du free jazz ne connaitront le succès que des années après.

Mais il ne faut pas oublier que le free jazz était avant tout un mouvement de libération. Le jazz est un genre trouvant ses origines dans la musique africaine. Il y avait une volonté pour ces artistes de revenir aux sources de ce qu’était cette musique. Musique qui avait été polie par les blancs américains pour la rendre plus accessible au grand public. Le free jazz cherche à récréer ce mouvement initial.

Les artistes les plus connus du free jazz sont John Coltrane, Archie Shepp ou Sun Ra.

Extrait: A Love Supreme, Pt. III – Pursuance

Le terme de rock psychédélique apparait dans le milieu de années 1960. Bien sûr, il est indéniable que ce genre musical est intimement lié à la mouvance hippy. Les sonorités du rock psychédélique se caractérisent par un rythme lent, lancinant, répétitif et profond. L’utilisation de pédales d’effets comme la distorsion, le phaser ou le flanger alimente cette impression d’espace.

L’événement le plus marquant du rock psychédélique est le concert de Woodstock en 1969. En particulier la reprise de l’hymne américain par Jimi Hendrix, qui deviendra un moment important de la contre-culture des années 1960.

Ce genre connaitra un succès important, en particulier aux États-Unis et au Royaume-Uni. Cet essor est notamment dû aux Beatles, qui, dès 1963, s’intéressèrent de près aux psychotropes, notamment le LSD.

Néanmoins, c’est une musique qu’il est très difficile de résumer. En effet, les nouvelles techniques d’enregistrement, comme la bobine multipiste, amène à des expérimentations toujours plus profondes. Il marquera durablement la musique au sens large. Si bien que l’on peut considérer qu’il s’agit d’une des premières formes de musique pop, à très grande échelle.

Les artistes les plus importants du rock psychédélique sont les Beatles, The Jimi Hendrix Experience et Pink Floyd.

Extrait: The Beatles – Girl et Jimi Hendrix – Star Spangled Banner

Le punk est un genre qui se développe dans le milieu des années 1970. Avant d’être un genre musical, c’est un mouvement qui se réclame de la contre-culture. C’est un contrecoup de la fin de l’ère hippie. Les années 1970 signent le retour du conservatisme au pouvoir aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. L’utopisme naïf du psychédélisme n’est plus pertinent. L’ère est à la morosité, la noirceur.

Cela se ressent dans la musique. Le punk se caractérise par un rythme plus rapide et des paroles plus crues. Toujours en opposition au conformisme du rock au fil des années. L’objectif est de faire une musique spontanée, décomplexée, courte à l’image de cette nouvelle génération qui se sent perdue.

Le paradoxe de cette musique, c’est qu’elle a fini par être populaire. Devenant la coqueluche des maisons de disques. Tout le monde voulait son groupe de punk. Et de façon plus large, ce mouvement de marginaux est devenu un slogan publicitaire. Le mouvement meurt ainsi au cours des années 1980.

Les groupes punks les plus connus sont les Sex Pistols, les Ramones ou The Clash.

Extrait :  Sex Pistols - Seventeen

La musique électronique est bien plus ancienne. Elle trouve ses origines dans les années 1920 avec les premiers synthétiseurs analogues. Néanmoins, c’était une musique assez peu accessible et réservée à un public s’y connaissant en informatique. C’est avec l’arrivée des synthétiseurs Moog de Robert Moog au cours des années 1960, que la musique électronique va se développer.

L’arrivée des synthétiseurs numérique et des samplers dans les années 1980 va alimenter la créativité de cette scène naissante. En effet, ces sonorités singulières attirent les créateurs de tous horizons, même dans la musique populaire.

La musique électronique connaitra un grand nombre de dérivés. Chacune apportant son lot de nouveautés. Si bien qu’aujourd’hui, de nouveaux styles sont nés avec leurs propres codes : house, musique industrielle, brutiste, EDM, new wave, techno…

Les artistes précurseurs de la scène électronique sont Kraftwerk, New Order, Laurie Anderson ou encore Wendy Carlos.

Extrait : Laurie Anderson – O Superman

Avant d’être un genre musical, le hip-hop désigne une attitude, un mouvement qui englobe plusieurs disciplines. Parmi lesquelles le rap, le DJing, le break-dance, le graffiti et le beatboxing. Mais c’est le rap qui demeure la discipline la plus connue du hip-hop.

Le rap se caractérise par des rythmes répétitifs servant l’expression du rappeur. Une autre originalité c’est la culture du sampling. Le rap n’est pas né de rien, mais de tous ces échantillons de musique d’autres genres, en particulier la soul et la funk à ses débuts. La musicalité hip-hop est très large, c’est une éponge.

C’est pour cela qu’il n’est pas étonnant de voir de nouveaux genres de rap assez régulièrement. Qui évoluent à leur tour en sous-genre. Ces sonorités multiples sont ancrées dans l’ADN de ce genre si particulier qui trouve ses origines dans les quartiers noirs et latinos de New-York.

Mais au cours des années 1990, le rap s’est exporté dans tous les États-Unis, voire dans le monde entier. On retiendra de cette époque la rivalité entre la Côte Est et la Côte Ouest, qui opposait déjà deux façons de penser le rap. Là où l’Est cherchait les paroles, l’Ouest cherchait la musicalité. Les années 1990 sont le premier âge d’or du Hip-hop. Dont certains sont nostalgiques aujourd’hui.

Le rap, de par son accessibilité, s’est répandu à travers le monde. Parfois ce fut en opposition avec ses origines. Certains artistes ont cherché à rendre le son rap plus pop afin d’attirer un nouveau public. Quitte à perdre les anciens en route.

Les artistes rap les plus notables des 1990 sont Public Enemy, Tupac, The Notorious B.I.G ou encore Jay-Z.

Extrait: The Notorious B.I.G – Gimme The Loot

La musique des années 2000 se caractérise par une absence de genre musical majeur. Tout n’est que le sous-genre d’un sous-genre. La pop absorbe la majeure partie du marché. Un album n’est plus seulement destiné à un pays mais au monde entier. On assiste à un formatage de tous les genres.

Malgré cela, on trouve de nouvelles scènes de tout et partout. Tout le monde a la capacité de faire de la musique. Un autre élément important c’est la démocratisation de la musique. N’importe qui peut poster sa musique sur MySpace, YouTube ou Facebook. C’est sur internet qu’il faut trouver les innovations. Comme souvent, ce sont des marginaux qui en sont à l’origine.

Néanmoins, dans la sphère mainstream, on peut noter que le rap est en train de s’imposer dans le paysage musical mondial. Tout le monde rappe, ou veut rapper. Certains artistes, comme Kanye West, ont même mis un point d’honneur à rendre le rap plus pop sans en perdre l’essence.

Dans la musique électronique, c’est la réinvention de la French Touch qui va durablement marquer les esprits. Des groupes comme Justice vont réussir à imposer un son plus dur, plus percutant au grand public.

Quelques artistes notables des années 2000 : Kanye West, Daft Punk, Justice ou encore Beyonce.

Extrait : Kanye West – Flashing Lights & Justice – Stress

L’hyperpop est un genre musical hybride qui mélange différentes influences comme la pop, le hip-hop ou encore la musique électronique. Il est assez compliqué d’en donner une définition exacte tant les sonorités varient d’un artiste à un autre. On remarque néanmoins que les textures musicales sont maximisées, voire exagérées. C’est aussi un genre qui tend à singer le caractère superficiel de la pop.

Cette scène hyperpop s’est développée à travers le monde entier grâce à internet et en particulier les plateformes de streaming comme SoundCloud ou des réseaux sociaux comme TikTok. Beaucoup d’artistes musicaux de la nouvelle génération se réclament de l’’hyperpop. Bien loin d’être un genre fourre-tout, c’est avant tout la créativité qui prime. Mais comme pour d’autres genres musicaux avant-gardistes avant lui, l’hyperpop se voit fermer les portes du grand public.

A noter que l’hyperpop est aussi le porte-étendard de certaines communautés LGBTQ+. En effet, de nombreuses figures hyperpop sont transgenres, lesbiennes ou gays.

Les artistes les plus connus de l’hyperpop sont Charli XCX, SOPHIE (R.i.p), ou encore 100Gecs.

Extrait : Charlie XCX & SOPHIE – Vroom Vroom & 100Gecs – Money Machine

En somme, l’expérimentation dans la musique est ce qui lui permet d’avancer. Sans audace, rien ne se passe. C’est toujours la même chose, encore et encore. Nous vivons dans une époque riche. Où les outils de créations musicales sont à la portée de tous. Les genres musicaux ne sont pas très importants finalement, c’est ce que tend à être l’hyperpop. Ce qu’il faut pour faire de la musique c’est de la sincérité. Voilà la valeur qui devrait guider tous les musiciens.

Sur le Swing : http://www.studio88swing.com/what-is-swing

Sur le Bebop : https://spiegato.com/fr/quest-ce-que-la-musique-bebop

Sur le Punk : https://www.slate.fr/story/102767/sex-pistols-carte-bleue-marketing

Sur la Musique Electronique : https://dj-network.com/histoire-de-la-musique-electronique/

Sur l'Hyperpop : https://www.beyeah.net/longues/hyperpop-etoile-filante/

History of swing dance, Supremeswingdancers [en ligne], http://supremeswingdancers.blogspot.com/p/history-of-swing-dance.html , consulté le 23/12/2021

Back to black, le retour au source de la musique noire, Startitkbs [en ligne], https://startitkbs.org/index.php/2019/01/31/back-to-black-le-retour-au-source-de-la-musique-noire/ , consulté le 23/12/2021

Ce que j’ai appris sur les enjeux de genre et de representation en fréquentant les cercles de musique expérimentale à Paris, Le Drone [en ligne], https://le-drone.com/lire/magazine/enjeux-genre-representation-musique-experimentale/-u79763 , consulté le 23/12/2021

Histoire de la culture Hip-Hop, Nunsuko [en ligne],  https://www.nunsuko.com/histoire-hip-hop-culture.html , consulté le 23/12/2021

Bebop, Artiste Audio [en ligne], https://artisteaudio.fr/bebop/ , consulté le 23/12/2021

Une histoire du mouvement punk, Zone Subversivess [en ligne], http://www.zones-subversives.com/2014/02/une-histoire-du-mouvement-punk-rock.html , consulté le 23/12/2021

Histoire du rock psychédélique, Artiste Audio [en ligne], https://artisteaudio.fr/histoire-du-rock-psychedelique/ , consulté le 23/12/2021

Hyperpop, LastFM [en ligne], https://www.last.fm/tag/hyperpop , consulté le 23/12/2021

Swing (musique), Wikipédia [en ligne], https://fr.wikipedia.org/wiki/Swing_(musique), consulté le 23/12/2021

Bebop, Wikipédia [en ligne], https://fr.wikipedia.org/wiki/Bebop , consulté le 23/12/2021

Free Jazz, Wikipédia [en ligne], https://fr.wikipedia.org/wiki/Free_jazz , consulté le 23/12/3021

Rock Psychédélique, Wikipédia [en ligne], https://fr.wikipedia.org/wiki/Rock_psych%C3%A9d%C3%A9lique , consulté le 23/12/2021

Musique Electronique, Wikipédia [en ligne], https://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_%C3%A9lectronique , consulté le 23/12/2021

Hip-Hop, Wikipédia [en ligne], https://fr.wikipedia.org/wiki/Hip-hop , consulté le 23/12/2021

Hyperpop, Wikipédia [en ligne], https://en.wikipedia.org/wiki/Hyperpop , consulté le 23/12/2021

Les pyramides égyptiennes nous fascinent. Depuis l’enfance, nous entendons tout et son contraire à leur sujet. « Un complot des aliens », « les archéologues mentent sur leurs découvertes », ou encore « les égyptiens n’ont pas construit les pyramides, ils les ont juste utilisées ». Nous allons
essayer de tirer au clair les mystères de la Grande pyramide de Gizeh.

Regardons les prouesses techniques de sa construction. La pyramide est construite sur une colline rasée autour d’un pivot. Autour de celui-ci, la roche est encastrée en blocs du poids chacun d’une grosse berline. Les pierres sont transportées sur le Nil sur 900km et 130 dalles de granit
pesant chacune entre 12 et 70 tonnes sont hissées à presque 70 mètres de haut. La Grande Pyramide ne comporte que trois chambres : la haute, la médiane et la basse, tout le reste est donc rempli de pierres. 4 millions de blocs ont été empilés, de forme et de tailles différentes, ce qui complique la
construction. La précision d’empilage est de l’ordre du dixième de millimètre.

De plus, la pyramide est orientée si précisément qu’elle est à seulement 5 centièmes du Nord parfait. Cette prouesse technique n’a pas été égalée, même par la construction de l’Observatoire de Paris, qui est à 10 centièmes du Nord parfait. La pyramide ne possède non pas 4 faces, mais huit.
Chacun des côtés est légèrement incurvé en son centre, ce qui, un soir d’équinoxe, divise la face Sud en deux parties nettement distinguables.

La pyramide aurait été construite en 20 ans, car cela correspond au règne de Khéops. Or, pour une durée de construction aussi courte, il aurait fallu qu’une pierre soit extraite, transportée, taillée et positionnée toutes les deux minutes trente, à raison de douze heures de travail par jour pendant 20 années consécutives, tout en sachant que les égyptiens ne connaissaient ni la roue, ni l’acier, ni le fer. C’est avec des burins de cuivre, des maillets de pierre et des cordes de chanvre qu’ils auraient construit la pyramide.
La surface de la base de la pyramide équivaut à six terrains de foot pour un poids total estimé à 6.200.000 tonnes pour la hauteur d’un immeuble de 42 étages. Enfin, la pyramide a résisté à trois séismes, dont celui qui a détruit Le Caire le 12 octobre 1992.

À Teotihuacán, au Mexique, se trouvent trois pyramides en plein centre ville, dont la plus haute mesure 65 mètres de haut (contre 146 mètres pour la Grande Pyramide de Gizeh), 225 mètres carrés de base (contre 230 pour Gizeh), et les historiens estiment qu’il aurait fallu 150 ans pour la
construire. Pourquoi ? Parce que la passation de pouvoir était dans la continuité chez les précolombiens (le nouveau roi n’écrasait pas la mémoire du précédent), et que la pyramide est un temple, alors que la Grande Pyramide est décrite comme un tombeau pour les archéologues.

Comme Khéops n’a régné que 20 ans, il est logique que la construction de son tombeau s’achève à sa mort. Même si l’on rajoutait les 70 jours nécessaires à la préparation du corps du défunt, l’hypothèse que l’édifice fut construit en 20 ans ne tient pas la route pour les « hérétiques » de
l’égyptologie.

Au temple d’Osidérion en Égypte, les blocs sont assemblés – à première vue – sans réel ordre. Mais lorsqu’on observe bien, on peut voir une symétrie dans la disposition des blocs presque parfaite autour des portes par exemple. On peut y voir une volonté de ne pas trop retailler pour
économiser de la matière, mais une telle symétrie n’est pas le résultat de simples économie.

Si la construction du temple avait daté d’après 1783, on aurait pu y voir de l’anti-sismie. Pour avoir un monument qui tienne dans le temps, il faut qu’il soit hétérogène, donc avec des blocs de différentes tailles qui s’emboîtent parfaitement. Seulement, les égyptiens n’avaient – à notre connaissance – aucun moyen de tester leur système anti-sismique.

Sur le site d’Abydos, dans un temple construit par Séthi Ier dans la salle Hypostyle, se trouvent de mystérieuses inscriptions.

Ces hiéroglyphes montrent en effet un hélicoptère, un char d’assaut de la seconde guerre mondiale, un vaisseau extraterrestre, et un avion de chasse. Vous ne rêvez pas ! Mais vous n’avez pas tout à fait raison non plus.

Ramsès II, suite au règne chaotique de son père Séthi Ier, fait recouvrir son nom par le sien. Pour ce faire, il fait couvrir les ancien hiéroglyphes avec du plâtre, dans lequel sera gravé son nom. La superposition des deux et l’effet du temps qui fait tomber un bout de plâtre par-ci par-là font apparaître des éléments de notre civilisation.

Si vous avez déjà vu la Grande Pyramide en vrai, vous avez sans doute pique-niqué sur une sorte de terrasse de pierre noire, tellement envahie de touristes que vous n’y avez sans doute pas prêté attention. Or c’est un vestige appartenant à la pyramide !

La terrasse contient à la fois des parties brutes, des parties polies (pas seulement par le temps et l’érosion), des stries et des sillons taillés avec précision, alors qu’elles ont été mises là en même temps que la pyramide, soit en 2750 avant notre ère. Me direz vous, il est possible que quelqu’un
les aient faites à posteriori, ces stries et ces sillons ! Et ce serait vous mentir que de répondre oui.

L’outillage pour faire des sillons aussi fins qu’une carte bancaire ne passe pas dedans est tellement encombrant et cher qu’aucun artisan ne prendrait le risque de venir tailler quoi que ce soit dans cette roche.

L’égyptien de 2750 avant notre ère était plutôt perfectionniste et maniaque, puisque plus le matériau était dur, plus les finissions étaient parfaites. Là encore, si vous avez suivi vos cours de SVT au collège, vous me direz que le temps et l’érosion ont en partie fait le travail de polissage. Et vous auriez raison ! En revanche, ce que vous ne savez probablement pas, c’est que sur la statue de Ramsès II, le visage du pharaon est symétrique, et fonctionne
avec des cercles dont le diamètre est le même, et a été établi avec pi et le nombre d’or.

Est-ce que le temps et l’érosion savent utiliser pi et un compas ?

Les grandes statues de Luxor sont faites en granit et avoisinent les 15 mètres de haut, elles demandent des techniques que, même aujourd’hui, nous ne pourrions pas égaler. Souvenez vous de Ramsès II. Enfin, pas de lui complet, simplement son visage. Et bien sa statue à Luxor, en plus d’être composée de cercles parfaits de face et de profil, son visage est complètement symétrique, ce qui, selon toute logique, imposerait des outils de mesure. Or, à part un burin de pierre, un maillet de cuivre et une pauvre corde de chanvre, le tailleur de pierre avait vite fait le tour de sa caisse à outil !

En 1991, des scientifiques secondés d’une équipe d’ouvrier mettent en place l’expérience Nova, qui vise à reconstruire la pyramide en taille réduite avec les mêmes moyens qu’à l’époque.

Ne prenez pas la peine de chercher plus de choses sur cette expérience, il n’y a que très peu de sources puisqu’elle a été un fiasco. Seule différence avec la technique de la Grande Pyramide, les pierres étaient déjà sur le chantier. Soulever une pierre de moins d’un tonne aura demandé 10 heures
à l’équipe d’ouvriers.

Le projet ne sera jamais mené au bout, et quatre ans après la fin de celui-ci, l’ébauche de pyramide s’écroulera.

Saviez-vous que le « chapeau » de la Grande Pyramide n’est pas sur la Grande Pyramide ? Il est à une vingtaine de kilomètres, en bas de la pyramide de Snéfrou.

Il mesure un mètre cinquante sept de base et exactement un mètre de haut. Les mathématiciens sont peut-être un peu obsédés par les calculs, mais si l’on multiple par deux la longueur de la base du pyramidion, on obtient pi en mètre (157x2=3,14)… Ensuite, le fait que le pyramidion mesure exactement un mètre de haut a fait parler les plus silencieux des égyptologues. Le mètre a été adopté comme unité de mesure le 26 mars 1791 par Condorcet et
l’académie des sciences, soit 4.541 ans après la construction de la pyramide !

Pour ajouter la goutte qui fera déborder l’océan, je dirai simplement que le pyramidion est aux proportions de la pyramide à laquelle il appartient.

Coïncidence ou simplement connaissances ?

Le nombre d’or sert de base à la construction du Parthénon et des cathédrales, mais aucun plan de chantier pour aucun des monuments n’a été mis au jour. Fait étonnant, le profil de la Grande Pyramide est inscrit dans la Cathédrale de Strasbourg. À l’époque de la construction de la Cathédrale, la pyramide était partiellement ensablée, ce qui aurait empêché les mesures si elles avaient voulu être faites. Dans ce cas, cela signifie que les architectes
connaissaient les proportions exactes de la pyramide, mais qu’ils ne l’ont mentionné nulle part.

Pour rester dans les mathématiques, la coudée royale (unité de mesure très peu précise en Égypte Ancienne) est déterminée par des chercheurs en 1925, grâce à la chambre haute qui est faite en granit, un matériau très stable dans le temps.

→ 1 coudée royale = 0,5236 mètres

→ HI = 280 coudées royales, soit approximativement 146,608 mètres

→ longueur de la base = 440 coudées royales, soit approximativement 230,384 mètres

Si l’on trace en cercle à l’intérieur de la pyramide ayant pour diamètre la longueur de la base (X), et un autre cercle ayant pour diamètre la diagonale de la base (Y) et qu’on soustrait Y à X, on obtient le nombre correspondant à la vitesse de la lumière, soit 299,79.

Le Sphinx fait aussi parler de lui. En effet, si l’on observe une étoile, il lui faudra 72 ans pour se décaler d’un degré, et 25.920 ans pour revenir à sa position initiale. Ce cycle de 25.920 ans représente le cycle des équinoxes. Le plateau de Gizeh est en réalité une horloge cosmique de 25.920 ans, et ce sont les yeux du Sphinx qui servent de repère. Il permet de mieux repérer la Terre dans l’ensemble céleste. “Le coeur du Sphinx” est la pierre ressortant de son torse, mais c’est aussi le nom donné à Régulus par les arabes.

قلب أبو الهول

Ainsi, quand les yeux du Sphinx viseront à nouveau Régulus, un nouveau cycle d’équinoxes commencera. Lorsque ce cycle revient à son point de départ, il peut engendrer un changement climatique ou une inversion des pôles magnétiques terrestres (le Nord prend la place du Sud et inversement). La dernière modification climatique majeure s’est produite il y a 12.000 ans (serait-ce une coïncidence avec Platon et l’Atlantide ?) et les textes anciens parlent de cataclysmes, donc un évènement assez brutal.

Si la Terre inversait ses pôles, comme elle l’a déjà fait une centaine de fois depuis sa création l’atmosphère disparaîtrait entre quelques heures et quelques semaines, et tout ce qui se trouverait sur la surface éclairée serait brûlé par le Soleil. Peut-on rapprocher ce fait scientifique aux textes anciens racontant l’apocalypse ?

Rédactrice : Mathilde SOLER

Pourquoi et comment l’argent est-il créé ?

Imaginons une petite scénette. Léa est en voyage d’affaires à Lorient. Le lundi matin Léa se dirige à l’hôtel pour réserver un lit.
Elle rencontre Nicolas le gérant de l’hôtel et lui paye 50 euros. Une fois la chambre réservée, elle part au marché faire ses échanges.

Le gérant de l’hôtel se souvient qu’il avait une dette de 50€ auprès du boulanger. Il lui rembourse donc.
Le boulanger, lui, devait 50€ à l’artisan qui lui avait confectionné sa table à pétrir le pain et en profite pour s’en acquitter.
L’artisan avait lui oublié de régler son ardoise au bistrot du coin et s’en va régler sa dette.
Le tenancier du bistrot utilise alors cet argent pour rembourser le gérant de l’hôtel qui lui avait avancé 50€ pour le mariage de sa fille.
Les 50€ sont donc de nouveau dans la poche de Nicolas.

En fin d’après-midi, Léa revient à l’hôtel et fait savoir au gérant qu’il n’y a aucun bon marché à Lorient et qu’elle ne s’attardera pas une minute de plus dans cette ville. Le gérant de l’hôtel lui rend donc ses 50€.
Léa se rend compte que ce sont les mêmes 50€ que ceux donnés le matin et avoue au gérant que ce billet était faux. Elle déchire donc le billet devant lui.

Ce billet était faux, certes, il a pourtant bien servi comme moyen de paiements et cela parce que tout le monde pensait que c’était de vrais euros. Si personne ne l’avait jamais remarqué, cela n’aurait fait aucune différence. En effet, ce billet a bien servi à payer tout un tas de dettes (le gérant, le boulanger, l’artisan et le barman) et personne ne va jamais revenir dessus.

L’économie a donc bien fonctionné. Et pourtant l’argent était faux. Comment cela est-il possible ?

Qu’est-ce que l’argent ?

L’argent peut être n’importe quoi. La seule chose qui importe est que tout le monde soit d’accord.

Si j’estime qu’un coquelicot est de l’argent, mais que le boulanger n’est pas d’accord avec moi alors je ne pourrais pas acheter mes croissants.
En revanche, si on s’accorde à dire que le coquelicot est de l’argent, alors je pourrais lui régler me croissants avec des coquelicots.

D’ailleurs par le passé, les civilisations ont utilisé des monnaies très diverses, des coquillages, des plumes, des morceaux de bois, etc. La valeur que l’on donne à l’argent repose uniquement sur la confiance que l’on accorde au système.

Mollusque invertébré utilisé pendant des siècles comme monnaie, notamment dans le monde arabe.

Le jour où l’Union Européenne implose, à cause d’une révolution par exemple, l’Euro peut perdre toute sa valeur, ou tout juste conserver la valeur du papier qui a servi à l’impression des billets ou le métal contenu dans les pièces.

C’est pour cela qu’autrefois les pièces étaient en or. Les systèmes étaient si fragiles que tout le monde préférait que le support de l’argent ait une valeur en soi. On a donc utilisé les métaux précieux comme support de l’argent pendant très longtemps. Et même jusqu’en 1971, lorsque Nixon a mis fin à l’étalon-or, chacun avait le droit de convertir ses dollars en or.

L’étalon-or est un système monétaire dans lequel l’unité de compte correspond à un poids fixe d’or.

On peut toujours acheter de l’or aujourd’hui, mais ce n’est plus la même chose, la valeur de l’or augmente et diminue suivant le cours d’un marché. Avant 1971, il y avait un taux de conversion fixe. Avoir des dollars était la même chose que posséder de l’or. Cela permettait de rassurer les investisseurs et a beaucoup contribué à faire du dollar la monnaie du commerce internationale.

Depuis 50 ans, l’étalon-or a disparu. La valeur d’une monnaie n’est aujourd’hui garantie que par la confiance qu’on accorde à l’Etat ou l’union des Etats au sein desquels cette monnaie est utilisée.

L’argent est d’ailleurs aujourd’hui complètement dématérialisé. On paye par carte bancaire, par virement, par téléphone, par chèque et rarement en liquide. En Europe, l’argent liquide ne représente d’ailleurs que 10% de la masse monétaire. 90% de l’argent est donc dématérialisé, ce ne sont que des lignes de code dans un ordinateur.
 

Alors si on comprend bien pourquoi l’argent est utile, on comprend moins facilement d’où vient l’argent et par qui est-il créé.

En effet, la masse monétaire en zone euro a doublé depuis 2001, de l’argent a donc été créé. Et la tendance est mondiale. Cela semble logique au vu de la situation mondiale. La population augmente, les prix augmentent (l’inflation), l’économie se développe, de nouveaux biens et services sont créés, il y a de la croissance et donc il faut créer de l’argent.

Evolution masses monétaires de l’euro

Mais d’où vient ce nouvel argent ?

On pourrait penser aux banques centrales comme la Banque Centrale Européenne ou la Réserve Fédérale américaine. En effet, les banques centrales impriment des billets et frappent des pièces, mais elles ne font en fait que maintenir le ratio de monnaie physique par rapport à la monnaie électronique. Les banques centrales impriment de l’argent parce que quelqu’un d’autre crée de l’argent électronique.

Et cet autre acteur est : les banques commerciales. Ce sont elles qui sont responsables de la création monétaire. Nous allons expliciter cette affirmation par l’exemple.

Imaginons une nouvelle scénette. Sur une île, où on ne peut produire que du poisson, l’économie est à l’arrêt. Il y aurait plein de choses à faire mais il n’y a pas d’argent. Personne ne voyant d’intérêt à travailler gratuitement, personne ne fait rien.

Les gens commencent à avoir faim. Un pêcheur pourrait ramener du poisson mais il a besoin d’aide pour réparer son bateau. Mais il ne peut engager d’ouvrier pour le réparer s’il ne peut les payer.

Le banquier arrive à la rescousse et propose un prêt. Avec l’argent du prêt le pêcheur pourra payer ses ouvriers, réparer son bateau et partir pêcher.

Mais comment le banquier peut-il prêter de l’argent au pêcheur s’il n’a pas d’argent ?

Il le crée tout simplement. Dans un monde où 90% de l’argent est électronique, le banquier entre simplement une ligne de code dans son ordinateur qui va venir créditer le compte du pêcheur de, disons 10.000€.

Le pêcheur va ensuite pouvoir virer cet argent sur les comptes des différents ouvriers qui l’ont aidé à réparer son bateau et les ouvriers utiliseront ce salaire pour acheter du poisson, et l’économie fonctionne à nouveau.

Avec le temps, en vendant son poisson, le pêcheur va récupérer les 10.000€ (puisqu’il n’y a que cela à acheter sur cette île). Mais le pêcheur doit aussi rembourser son prêt. Impossible de faire des profits puisqu’il n’existe que 10.000€ dans cette économie.
Mais du coup, une fois que le pêcheur a remboursé son prêt, de nouveau, il n’y a plus d’argent.

En effet l’argent n’est pas chez le banquier car au moment où il a prêté au pêcheur, on peut dire que le banquier avait donc -10.000€, puisque le pêcheur a tout remboursé il est aujourd’hui à 0€.

Deux problèmes importants se posent.

Premièrement, l’économie est une fois de plus à l’arrêt. Il n’y a plus d’argent dans l’économie et les salariés ne veulent toujours pas travailler gratuitement, de plus ils ne peuvent acheter de poissons au pêcheur, ce dernier n’a donc plus aucun intérêt à braver la mer s’il ne peut vendre son poisson.

Deuxièmement, dans cet exemple, le pêcheur n’a pas payé d’intérêts au banquier. Or il aurait dû, le banquier ne va pas prêter (donc « travailler ») gratuitement.
Si le banquier demandait 5% d’intérêts alors le pêcheur doit encore 500€ au banquier.

Où va-t-il les trouver puisqu’il n’y avait que 10.000€ dans l’économie ? Tout a été remboursé. Donc d’où viennent les intérêts ?

La réponse est, il faut créer du nouvel argent, et donc contracter de nouveaux prêts.

Imaginons que ce pêcheur veuille améliorer son bateau pour accroitre sa production, il réemprunte alors 10.000€.
Il dépense déjà 500€ pour payer les intérêts du prêt précédent. Il lui reste donc 9.500€.
Avec cet argent il paye ses ouvriers qui vont acheter du poisson. Le pêcheur récupère donc, sur le long terme, ses 9500€.
Mais il récupère aussi les 500€ du banquier. Ces 500€ ont servi de salaire au banquier mais il faut bien que ce dernier mange. Il va donc acheter aussi du poisson.
Les 10.000€ retombent donc dans la poche du pêcheur qui va rembourser son prêt. On retombe encore sur la situation précédente.

De nouveau il n’y aura plus d’argent dans l’économie. Et de nouveau le pêcheur n’aura pas remboursé les intérêts du deuxième prêt.

Il faudra donc un troisième prêt, puis un quatrième et ainsi de suite.
Pour que le cycle fonctionne, il faudra toujours que le banquier crée de l’argent via des prêts, via ce qu’on appelle de la dette.

C’est comme cela que fonctionne l’économie. La masse monétaire augmente car les banques créent de l’argent par le biais de prêts aux entreprises ou aux particuliers.

L’argent qui est sur nos comptes vient donc de prêts.

« Eh, moi je touche un salaire, je ne suis pas endetté » me direz-vous.
Oui, mais l’entreprise qui vous a payé ce salaire s’est endettée pour le faire, ou alors l’entreprise qui a payé l’entreprise qui vous a payé ce salaire.
En remontant suffisamment la chaine des paiements, on trouvera nécessairement un prêt.

Conclusion :

Il y deux choses importantes à retenir.

La dette et l’argent sont les deux faces d’une même pièce.
On pense souvent que les banques prêtent l’argent des dépôts, comme s’il fallait que les gens déposent leur argent à la banque pour que la banque puisse le prêter.
C’est faux. Les banques doivent d’abord prêter pour que les gens puissent déposer leur argent.

Avec ce nouvel exemple nous allons comprendre plus facilement comment un prêt génère un dépôt.
Nous obtenons 10.000€ via un prêt à la consommation pour acheter une voiture. La personne à qui nous achetons la voiture récupère les 10.000€ et les dépose sur son compte en banque. La dette vient de créer un dépôt.
En résumé, s’il n’y a pas de dettes, il n’y a pas d’argent.

La deuxième chose à retenir est que rembourser une dette, c’est détruire de l’argent. Nous l’avons vu dans l’exemple du pêcheur, l’argent qui est remboursé ne peut plus circuler dans l’économie car il a été créé pour l’occasion mais ne correspond plus à rien une fois la dette remboursée. La dette est donc essentielle pour que l’argent ne disparaisse pas.

Mais alors pourquoi les banques ne créent-elles pas de l’argent pour tout le monde ? Pourquoi Nous impose-t-on le remboursement des prêts si cela détruit de l’argent ?
De nombreuses questions apparaissent. Nous y répondrons dans un prochain article alors Stay Tune.

RQ

Des teen movies (ou des films pour adolescent en français), tout le monde en a déjà vu un ou en a au moins entendu parler. De American Pie à À tous les garçons que j’ai aimés en passant par Scream, c’est un genre qui a pleinement sa place dans le cinéma. Mais celui-ci a souvent, et encore aujourd’hui, été décrédibilisé par la critique. Il y a une certaine gêne à dire qu’on apprécie pleinement ce genre de film. Si les teen movies ne sont pas vraiment reconnus par les cinéphiles, ils sont pourtant intéressants à analyser. De plus les idées véhiculées ne sont pas anodines et jouent un grand rôle d’influence qu’on ne peut nier, surtout vis-à-vis du public visé.

Un genre entièrement dédié à l’adolescence et à l’adolescent

Comment définir un teen movie ? Si le terme englobe plusieurs sous-genres du cinéma, allant de la comédie à l’horreur et même au drame, le teen movie pourrait être défini par des films pour adolescents et/ou sur des adolescents. Le public visé est donc souvent les adolescents eux-mêmes et les films sont construits d’une façon où une catégorie de spectateurs sont exclus, à savoir les adultes. Le rejet du monde des adultes est d’ailleurs un sujet que l’on retrouve régulièrement au cœur de ces films. Les teen movies reprennent très souvent l’univers adolescent, les films se déroulent dans le cadre scolaire ou durant les vacances scolaires. Les thématiques abordées touchent les problématiques adolescentes telles que l’école, le premier amour, la virginité, la recherche d’identité, etc. Des sujets importants pour les jeunes qui vivent cette période. Mais pourquoi ce genre si méprisé est finalement si important par rapport aux publics qu’il vise ?

Entre 12 et 17 ans, l’adolescent est en pleine construction de son identité

L’adolescence concerne en moyenne les individus de 12 à 17 ans. Si elle peut commencer un peu plus tôt et finir bien plus tard, c’est cette tranche d’âge qu’on cherchera à atteindre avec les teen movies. Et c’est pourquoi, ce genre de film et les idées qu’il véhicule ne sont pas à prendre à la légère. Au collège et au lycée, l’adolescent est en pleine construction de son identité. Il se cherche, cherche à comprendre sa place dans la société, se détache de ses parents et de toute les figures d’autorités. Lorsqu’on est adolescent on veut ressembler à ses idoles, à ses pairs, on se base sur nos artistes préférés, nos influenceurs préférés, nos films préférés. C’est pourquoi le regard posé sur les adolescents et leurs représentations dans les teen movies est crucial et déterminant sur une génération.

Adrienne Boutang et Célia Sauvage, chercheuses en cinéma, expliquent : « Les teen movies oscillent entre une artificialité façonnée par des stéréotypes reconnaissables, et le désir d’être en phase avec les goûts et modes changeants de son public, entre conventions et visées réalistes ». Nous avons donc un genre qui peut à la fois répondre à des clichés bien loin de la réalité dû à une vision fantasmée des adultes et à la fois avoir l’ambition de partager un vécu réel. Mais c’est tout le problème de l’adolescence. Il est difficile de représenter toute une classe comme l’adolescence tant elle est diverse, il y a autant de façons de la raconter qu’il n’y a de personnes qui traversent cette époque, c’est-à-dire tout le monde. Tout le monde est adolescent un jour.

Les adolescents, un public que les adultes ont à cœur d’éduquer

Mais alors comment faire un « bon » teen movie, avec toutes les nuances de ce que peut être un bon film. Un bon teen movie serait peut-être un film qui essaye au mieux de comprendre les adolescents et de vraiment essayer de se mettre à leur place plutôt que d’essayer d’inculquer des valeurs personnelles qui ne plaisent qu’à ce que la société attend. Se poser la question par exemple de la légitimité de mettre des acteurs de 25 ans avec un corps d’une personne de 25 ans, pour jouer un rôle d’un jeune de 16 ans. Se demander si faire mourir en premier dans les films d’horreurs les adolescents ayant des relations sexuelles et laisser la fille vierge en vie, comme dans Halloween de John Carpenter, ne véhicule pas une idée un peu trop conservatrice. Re-réfléchir au regard que posent les adolescents entre eux. Dans les teen movies, les filles parlent de leur première épilation, premier soutien-gorge, premier maquillage…, tout un rite de passage adolescent genré et plein d’injonction patriarcale et des réflexions qui s’attardent plus au regard qu’ont les autres sur elles plutôt que leur regard envers elle-même.

Au final, l’adolescence c’est plein d’ennui

Les histoires racontées sont également très illusoires. Finalement, beaucoup de teen movies sont dans le sensationnel et, sans vouloir que tous les films qui parlent d’adolescence sans correctement la raconter n’existent plus, il serait peut-être intéressant d’avoir une vision plus proche de ce qu’est réellement l’adolescence. Un adolescent lambda fait souvent la même chose, voit les mêmes personnes dans les mêmes lieux. Les collégiens ont rarement des soirées tous les week-ends et les lycéens ne partent pas toujours en vacances un mois seuls avec leurs amis. Cela arrive mais ce n’est pas la majorité des cas. Les teen movies peuvent avoir tendance à dépeindre une adolescence où des milliers de choses exceptionnelles se passent alors que la réalité est bien plus banale.

Si on peut retenir une chose, c’est que dans un teen movie, il faut faire attention aux idées et aux représentations véhiculés car elles ont une grande influence sur les jeunes spectateurs. Et s’il est difficile de dépeindre une image universelle de l’adolescence et de proclamer quelles valeurs sont mieux que d’autres, les teen movies gagneraient à plus tendre vers des films qui s’adressent entièrement aux adolescents, en les prenant au sérieux, représentant de réelles problématiques qu’ils traversent, sans leur donner de leçon ou leur faisant la morale.

Pour approfondir le sujet du teen movie, vous pouvez vous procurer le très complet essai "Teen Movies" de Adrienne Boutang et Célia Sauvage aux éditions Vrin.

https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/
 

Les sources qui ont aidé à la rédaction de l'article :

• Adrienne Boutang, « Le film dans l’histoire du Teen Movie », Transmettre le cinéma, <https://transmettrelecinema.com/video/le-film-dans-l-histoire-du-teen-movie-par-l-universitaire-adrienne-boutang/>, consulté le 12.11.2021.
• Adrienne Boutang, Célia Sauvage, « Histoire du teen movie », Upopi, <https://upopi.ciclic.fr/apprendre/l-histoire-des-images/histoire-du-teen-movie>, consulté le 01.12.2021.
• Adrienne Boutang, Célia Sauvage, « Les Teen Movies », Vrin, 2011, 140 p. (Philosophie et cinéma)
• Zoétrope, Comment les teen movies filment les adolescentes, 31:17, 2020. En ligne: <https://www.youtube.com/watch?v=XIP2HxzXmUw>, consulté le 12.11.2021.