Envie de visiter un nouveau lieu culturel dans la région PACA lors de vos prochaines vacances ? 

Et si je vous faisais découvrir l’histoire d’un des plus beaux théâtres du monde pour que vous puissiez aller vous émerveiller devant sa beauté dès que vous aurez l’occasion de vous rendre dans le sud de la France pour profiter du soleil de Provence et de ses innombrables lieux à visiter.

Le théâtre antique d’Orange, un lieu chargé d’histoire…

L’empire romain possède de beaux vestiges mais le théâtre romain d’Orange est l’un des plus beaux. Faisant partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981, il est le théâtre le mieux préservé d’Europe. Il se distingue par son superbe mur de scène extérieure avec l’élévation d’origine, long de 104 m pour 35 m de haut, “C’est la plus belle muraille de mon royaume”, dit Louis XIV lors d’une visite.

Le théâtre antique d’Orange a été construit sous le règne d’Auguste, au premier siècle de notre ère. Il est l’un des théâtres les mieux conservés datant de l’Empire romain. Il était, au début de l’Empire, l’un des premiers grands bâtiments publics construits à Gallia Narbonensis avec le théâtre d’Arles.

Le mur du théâtre était richement décoré, à ses débuts, de plaques de marbres multicolores, de statues dans les niches, de frises et de colonnes.

Mais le théâtre antique d’Orange n’est pas seulement un beau monument historique, celui-ci a été créé pour accueillir 10 000 spectateurs selon leur rang social.  Pour accueillir un tel nombre de spectateurs, la scène du théâtre a été conçue dans des dimensions exceptionnelles avec, à l’origine, 76 colonnes sur le mur de scène et une scène de 61 mètres de long pour 9 mètres de profondeur. La statue d’Auguste qui se trouve dans la niche du mur de scène du théâtre, possède également une taille impressionnante de 3,55 mètres et date du IIe siècle après J.C.

Le théâtre a connu au fil des siècles de nombreuses péripéties où celui-ci a été fermé, puis pillé et remis en état pour différentes raisons, comme en 1789, l’aménagement des murs de scène pour enfermer les détenus durant la Révolution.

L’histoire du théâtre est longue et complexe, et depuis sa création, de nombreuses générations ont pu admirer sa beauté et assister à des représentations à l'intérieur de celui-ci. Pour ne pas vous spoiler toute l’histoire que vous pourrez découvrir pendant votre visite, je ne vous en dirai pas plus… 😊

Le théâtre de nos jours…

A l’époque romaine, le théâtre était un haut lieu de spectacle, aujourd’hui, il l’est encore grâce à son acoustique exceptionnelle.

En effet, le théâtre antique d'Orange continue d'accueillir des spectateurs encore aujourd’hui, que ce soit à l’occasion de concerts et spectacles, avec de grands artistes tels qu'Offenbach, Emmanuel Moire ou encore Martin Solveig, mais aussi lors de visites du théâtre.

Le théâtre est assurément ouvert au public toute l’année pour que celui-ci puisse le visiter et profiter de son histoire et de sa beauté à travers une visite du monument antique et du Musée d’Art et d’Histoire d’Orange. Le musée est installé dans l'hôtel particulier construit au XVIIe siècle pour George Van Cuyl. Il abrite une riche collection d’objets d’art et de mobilier qui retrace l’histoire d’Orange, de l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle.

Le théâtre antique se modernise…

Le théâtre antique s’est adapté au fil des siècles à son public afin que celui-ci puisse entièrement profiter de sa visite. Aujourd’hui, le théâtre continue de se moderniser en proposant à ses visiteurs une visite en réalité virtuelle.

Via des casques de réalité virtuelle, les visiteurs sont transportés au cœur de l’antiquité romaine où ils peuvent voir la construction du théâtre, de la fondation de la ville d’Arausio à son inauguration.

Le théâtre antique d’Orange entre dans l’ère du numérique pour mettre en valeur toute la beauté d’antan de ce lieu chargé d’histoire.

Les visiteurs peuvent également profiter de l’application sur mobile pour enrichir leur visite avec de nombreuses parenthèses thématiques.

Les tarifs de ce superbe lieu historique…

Après avoir vu tout ce que le théâtre propose à ses visiteurs, vous vous demandez sûrement le tarif de ce voyage dans le temps de l’époque romaine ! 

Eh bien, je vais par avance répondre à votre question en vous annonçant les tarifs du site. 

Malgré tout ce que propose la visite, le tarif reste bas puisque la visite du théâtre et du Musée d’Art et d’Histoire avec audiologue vous revient seulement à 9,5 euros. Le tarif famille, pour 2 adultes et 2 enfants est de 30 euros.

Le théâtre n’oublie pas les enfants, puisque celui-ci s’adapte à eux pour enrichir leur culture en offrant la visite aux enfants de moins de 7 ans. 

Le théâtre d’Orange attire également les plus grands grâce à son escape game qui rajoute seulement 5 euros sur le prix du billet d’entrée tout comme la visite virtuelle du théâtre. 

Si vous n’êtes pas de la région mais que vous avez tout de même envie de visiter les lieux historiques du sud de la France, il existe un billet combiné qui sera parfait pour vous. Ce pass combine un accès au théâtre antique et Musée d’orange ainsi que les Arènes de Nîmes, la Maison Carré et la Tour Magne. Cela vous permettra de partir à la découverte de lieux historiques dans le sud de la France en profitant du tarif de 18,5 euros par personne.

Et voilà, à présent, vous connaissez presque tout sur le Théâtre antique d’Orange. Pour ce qui est du reste, je vous propose d’aller voir par vous-même ce que ce lieu réserve à ces visiteurs.

Pour en savoir plus…

Si malgré tout cela, vous avez encore des doutes sur votre prochaine destination de vacances enrichissante, je vous propose d’aller sur le site du théâtre afin d’en savoir un peu plus.

Voilà, j’espère que ce petit avant-goût d’histoire du célèbre théâtre antique d’Orange vous aura donné envie de sortir de chez vous pour aller visiter ce superbe lieu. Si vous êtes passionné d’histoire, je vous garantis que vous ne le regretterez pas 😉.

Maëlle.

Évitez-vous les lieux trop bruyants et bondés ? Les éclairages vous agressent-ils les yeux ? Ressentez-vous des vagues d’émotions inattendues (joie, colère ou tristesse) qui vous laisse une extrême fatigue ? Avez-vous besoin de longues plages de solitude pour recharger vos batteries ?

Si vous répondez oui à ces questions, peut-être êtes-vous hypersensibles ! Rassurez-vous, c’est un bel avantage et nous allons vous dire pourquoi.

D'où vient le terme "hypersensible"?

Oubliez les portraits romanesques de jeunes filles vexées claquant les portes et pleurant à chaudes larmes : loin d’être une crise d’adolescence ou une tare typiquement féminine (la parité est ici strictement respectée), l’hypersensibilité n’est pas non plus une mode associée aux millénials.

Trait de caractère souvent taxé de « sensiblerie », de « timidité » ou de « névrose », le terme d’hypersensibilité a été introduit dans les années 1990 par le couple de psychologues américains Elaine et Arthur Aron. Leurs publications ont réveillé un réel besoin de reconnaissance de la part des hypersensibles, dans une société en quête perpétuelle de performance. Les hypersensibles ou « individus hautement sensibles » représentent, d'après les études du couple Aron, 15 % à 20 % de la population. Cela peut donc vous concerner vous ou vos proches.

Comment reconnaître l’hypersensible ?

Cette sensibilité extrême au monde peut être générale ou plus localisée. Le psychanalyste Saverio Tomasella identifie quatre sortes d’hypersensibilité : l’hypersensibilité sensorielle (liée aux cinq sens), l’hypersensibilité émotive (liée aux émotions), l’hypersensibilité sentimentale (liée au besoin d’amour et d’affection) et l’hypersensibilité intellectuelle (liée à la réflexion). Pour résumer, il faut comprendre que les « hypersensibles décodent, perçoivent et vivent leur rapport aux autres et au monde avec un filtre très mince, parfois même inexistant » ce qui les rend très sensibles à l’injustice et à la souffrance des autres, ou encore sujets à l’angoisse et à la peur quand leur vie change, quand on leur demande de faire trop de choses à la fois etc.

L’hypersensible se croit (à tort) anormal : il est capable de ressentir des degrés de stimulation qui échappent aux autres et qui reçoivent un traitement méticuleux par le cerveau. Il réfléchit davantage à tout ce qui l’entoure et semble parfois doté d’un « sixième sens »… Et si cette stimulation est trop importante, rien ne va plus : l’hypersensible craque, perd patience, s’enferme dans sa bulle. Difficile donc de se balader dans une parfumerie sans en sortir avec un mal de tête ou encore de prendre le métro sereinement. Il suffit d’une couture de vêtement, d’une étiquette irritante ou de bavardages incessants dans une salle de classe pour être incapable de se concentrer sur un exercice ou lire un texte. Les hypersensibles passent d’une émotion à l’autre rapidement et intensément, ce qui est déstabilisant pour lui comme pour son entourage.

Quels sont les avantages de l'hypersensibilité?

L’hypersensibilité n’est pas un fardeau, il faut seulement apprendre à vivre avec et s’attarder sur les côtés positifs qu’elle apporte au quotidien.

La perception des détails: Les personnes hautement sensibles (PHS) ressentent les changements d’ambiance, de luminosité, de goût, de matière, même s’ils sont subtils. Souvent, les personnes autour ne remarquent pas ces changements.

La facilité à tisser des liens: S’intéresser à énormément de choses à la fois vaut également pour les relations sociales. Les hypersensibles ont une forte tendance à être des personnes qui rassemblent car le rôle de médiateur leur correspond et leur permet d’interpréter correctement les besoins de chacun.

L'empathie: Les personnes empathiques ressentent les humeurs des gens autour d’elles. L’hypersensibilité accentue cette qualité : les PHS sentent les changements d’humeurs et savent se mettre à la place des autres pour leur apporter de l’aide.

L’émerveillement : Que ce soit un paysage ou une œuvre musicale, l’hypersensible perçoit la beauté en tout. Cet émerveillement se manifeste sans retenue et il peut alors se passer des heures avant de passer à autre chose et y repenser encore pendant longtemps et dans les moindres détails.

Comment mieux vivre l'hypersensibilité?

Mieux se connaître: La première chose à faire quand on est sûr d’être hypersensible, après avoir consulté un psychologue qui établira le niveau d'hypersensiblité, est de l’accepter et de ne surtout pas le voir comme une anomalie mais comme une force. Cela prend du temps mais il en ressort de magnifiques expériences, de belles rencontres et des souvenirs à chérir pendant longtemps. Pourquoi ne pas utiliser l’hypersensibilité pour créer, peindre, dessiner ? Pourquoi ne pas tenir un journal pour identifier l’évolution de vos humeurs et ce qui les induisent.

Éviter l’hyperstimulation : Les hypersensibles se sentent souvent épuisés et à vifs à cause de l’hyperstimulation. Il faut donc savoir prendre du temps pour se ressourcer et trouver ce qui nous apaise : un espace créé pour se retrouver ou une balade pour être seul avec soi-même et s’aérer l’esprit.

Communiquer : Il faut s’entourer de personnes qui comprennent et acceptent l’hypersensibilité. Car encore une fois, être hypersensible c’est bien plus que pleurer pour rien et exagérer. Il est important que l’entourage le sache et le respecte.

Une vraie libération autour de l’hypersensibilité a lieu sur les réseaux sociaux. Mais, il faut bien choisir les interlocuteurs afin que cette sensibilité ne se retourne pas contre l’hypersensible.

La booktubeuse Margaud Liseuse nous parle (sans filtre) de l’hypersensibilité au quotidien :

La youtubeuse EmyLTR nous montre le “super-pouvoir” qu’est l’hypersensibilité :

Si ces explications correspondent à votre profil, nous vous invitons à lire les ouvrages mentionnés ci-dessus ou à vous tester en ligne (ici ou là). N’hésitez pas à demander conseil à un psychologue qui pourra vous aider à mieux vous comprendre et vivez pleinement votre hypersensibilité.

Pour aller plus loin: L'Association des Hyper-sensibles

Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

Le 22 novembre 2020, Noëlla Rouget est décédée. Cette résistante peu médiatisée est pourtant reconnue pour son humanisme. En effet à son retour de déportation, elle fait tout pour sauver son bourreau de la peine de mort.

La mort de Noëlla Rouget peut nous amener à la question suivante : combien de femmes exceptionnelles ont pu tomber dans l’oubli même si elles ont fait de grandes choses pour l’humanité ? De nombreux.ses. histoirien.ne.s se sont mis à leur recherche pour les mettre en lumière. Voici trois d’entre elles.

Jeanne Barret, la première femme à avoir fait le tour du monde.

Jeanne Barret est née en 1740 en Saône-et-Loire en France. En 1762 elle entre comme gouvernante au service du docteur Philibert Commerson, il lui apprendra tout ce qu'il sait sur la botanique. Elle deviendra son assistante puis sa compagne.

En 1767 Jeanne Barret embarque sous le nom de Jean Barret à bord du bateau L'Étoile, avec Philibert qui était "médecin et botaniste du Roy". Il faut préciser qu’à l’époque une ordonnance royale interdit la présence de toute femme à bord des navires de Sa Majesté. Dix-huit mois après le départ du bateau, alors que les deux amants étaient à Tahiti, Jeanne se fait démasquer par l'équipage à cause des habitants de l'île.

M. de Bourgainville, le chef de l’expédition, lui demande alors de s'expliquer. Contre toute attente, elle ne finit pas en prison, l'aventure continue pour Jeanne.

Le navigateur garde le couple sept mois supplémentaires à bord et il les laisse sur l'île Maurice. Là-bas ils se consacrent à la botanique. En 1773, Philibert meurt.

En 1774, elle épouse un ancien militaire français. Jeanne rentre en France en 1776. Dans ses bagages, des caisse entières de plantes qu'elle décide de donner au Jardin des Plantes de Paris. Son travail de botaniste est alors légitimement reconnu par le roi. Et surtout, elle devient officiellement la première femme à avoir effectué un tour du monde ! Pour rappel le premier tour du monde a été réalisé par François de Magellan entre le 20 septembre 1519 et le 6 septembre 1522.

Le 2 novembre 1785, elle est honorée pour son expédition avec Louis-Antoine de Bourgainville, et le roi lui accorde une pension. En 1807, Jeanne meurt à l'âge de 67 ans.

En 2012, une espèce de plante est découverte au Pérou et en Équateur. Elle est baptisée "Solanum baretiae" en hommage au travail de Jeanne Barret.

Les pionnières ne sont pas seulement des aventurières qui découvrent de nouveaux mondes, il y a aussi celles qui trouvent des moyens de transmettre des connaissances à ceux qui n’y ont pas accès.

Anne Sullivan, la gouvernante pas comme les autres.

Anne Sullivan est née le 14 avril 1866 à Feeding Hills dans le Massachusetts, aux États-Unis.

En 1871 la jeune fille contracte une maladie qui affectera sa vision toute au long de sa vie. Suite à la mort de sa mère en 1874, Anne est envoyée dans un hospice sale et surpeuplé. En 1880, des représentants du gouvernement venus inspecter l'hospice, permettent à Anne d'intégrer la prestigieuse institut Perkins. C'est la plus ancienne école pour aveugles des États-Unis, elle a été fondée en 1829. À l'âge de 15 ans, Anne subit une opération qui lui fait retrouver partiellement la vue. En 1886, elle obtient son diplôme qui est l'équivalent du baccalauréat dans l'institut.

Un an plus tard, Anne est engagée comme gouvernante chez la famille Keller, en Alabama, dans le sud des États-Unis. Tous les jours elle s'occupe de leur fille Helen, âgée de presque 7 ans ce n’est pas une enfant ordinaire. Avant ses 19 mois, elle a perdu l'usage de la vue, de l'ouïe et de la parole suite à une grave maladie. Son handicap l'isolant complètement du monde extérieur, il est impossible pour elle de suivre une scolarité normale. Le rôle d’Anne est de faciliter l’accès d'Helen au savoir.

Lorsque Anne arrive chez les Keller, elle comprend vite que la fillette a un problème avec l’autorité. Pour imposer un cadre, Anne s’isole avec elle dans une grange qui appartenait aux Keller. Durant ces quelques jours, Anne essaye de lui enseigner des mots avec l'alphabet manuel. Pourtant Helen ne comprend pas que tout à un nom. Elle ignore ainsi comment utiliser les signes qu’elle avait appris. Le point positif est qu’Helen a fait de gros progrès en matière de communication et d'autorité.

Un jour alors qu’Anne et Helen sont dans le jardin, elles s'approchent de la pompe à eau. Anne fait toucher de l'eau à Helen et lui épèle sans cesse le mot : eau. Brusquement, la fillette comprend. Elle emmène Anne partout dans le jardin pour savoir le nom de toutes les choses qu'elle connaissait grâce à son toucher. C'est ainsi que la jeune fille apprend à communiquer avec le monde. Plus tard, elle apprend le braille et la langue des signes qui lui permettent de lire.

Grâce à l'instruction de Anne, Helen accède peu à peu au savoir, à l'écriture... Très douée elle suit des études supérieures ce qui est très rare pour une personne souffrant de handicap à cette époque. En 1903 elle aide Helen à écrire son autobiographie Sourde, muette et aveugle. Histoire de ma vie. Un an plus tard, assistée d’’Anne, Helen obtient son diplôme universitaire avec les félicitations du jury. En 1905, Anne se marie et Helen s'installe avec le couple. Entre 1905 et 1906, Anne et Helen voyagent à travers le monde pour donner des conférences et témoigner de leur histoire devant des foules fascinées…

En 1936, Anne meurt à New York.

Enfin il y a toutes celles qui percent les plafonds de verre pour devenir ce qu’elles veulent et apporte leur contribution à l’avancement de leur pays.

Katherine Johnson, la figure de l’ombre

Katherine Coleman est née en 1918 à White Sulphur Springs dans l'État de Virginie-Occidentale aux États-Unis. Enfant, elle démontre une véritable aisance avec les mathématiques, ses parents l'encouragent donc ainsi à continuer ses études.

Du haut de ses quatorze ans, l'adolescente obtient son bac. Elle intègre l'Université d'État de Virginie-Occidentale car c’est un établissement qui accueille traditionnellement des élèves noirs. Elle s'inscrit à tous les cours de mathématiques proposés.

En 1937, à 18 ans, Katherine reçoit son diplôme de mathématiques et de français avec mention. Après plusieurs années d’enseignement elle finit par se lasser et tente une carrière de chercheuse et de mathématicienne. Pourtant ce milieu est difficile d'accès à l'époque, pour les Afro-américains et encore plus restreint pour les femmes ! Néanmoins c'est en 1952, à l'occasion d'une réunion de famille qu'elle apprend que la future N.A.S.A recrute. Elle postule et on lui propose un travail en 1953, dans l'unité West Area Computers, elle accepte.

En 1956, à la mort de son mari, elle doit non seulement surmonter son deuil mais également assumer son statut de mère célibataire.

Katherine est transférée aux Centre de recherche Langley. Elle réalise des analyses de trajectoire pour le premier lancement d'un Américain dans l'espace. En 1962, elle vérifie à la main, tous les calculs de trajectoires qui avaient été informatisés pour la mission Freedom 7. John Gleen, le premier américain envoyé en orbite autour de la Terre, insiste pour que ce soit Katherine qui effectue la vérification avant le lancement. En 1969, elle participe à la mission Apollo 11 qui envoie les premiers hommes sur la Lune.

Elle met un terme à sa carrière en 1986.

En 2015, elle reçoit la médaille présidentielle de la Liberté, des mains de Barack Obama.

Morte le 24 février 2020, Katherine Johnson est mise en lumière grâce à un film Les Figures de l’ombre sortit en 2017, adapté d’un livre du même nom écrit par Margot Lee Shetterly. En septembre 2019 l’ouvrage Combien de pas jusqu'à la lune, de Carole Trébor, retrace son brillant parcours.

Encore aujourd’hui nous avons des pionnières. Aux États-Unis Kamala Harris est entrée dans l’Histoire en tant que première femme et afro-américaine élue à la vice-présidence du pays. Désormais les femmes sont de plus en plus mises en avant pour leurs avancées. Elles ne sont plus oubliées.

De nos jours, tout le monde sait que l’homosexualité est naturelle, que ce sont les papas hippocampes qui portent les bébés et non les mamans, que les lions sont les seuls félins qui vivent en société et qu’enfermer un poisson rouge dans un bocal relève de la cruauté. Mais saviez-vous que beaucoup d’espèces animales ont ce que l’on peut appeler une culture ? Que les singes utilisent des herbes médicinales ? Que la transsexualité existe dans la nature ?

Non ? Alors laissez-moi vous en parler dans cet article.

Qu’est-ce que l’éthologie ?

Tout d’abord, commençons par introduire la science qui va appuyer la plupart de mes propos.

L’éthologie[1] est le discours (logos) sur les mœurs (éthos). C’est donc une science qui étudie les comportements des animaux (homo sapiens inclus). On utilise cette science pour améliorer les conditions de vie des animaux, pour permettre de mieux les comprendre et sauvegarder. L’étude des comportements passe par l’observation : les éthologues observent les comportements des animaux, les analysent et en produisent de la connaissance. Cette science est beaucoup utilisée notamment dans les zoos. En effet, les éthologues vont dans les zoos et passent des journées entières à observer le comportement d’animaux. Après ces observations, ils en tirent des conclusions qui peuvent mener à des réaménagements des espaces, pour que les animaux s’y sentent mieux. Vous pouvez voir un exemple de cela ici.

La culture n’est pas exclusivement humaine

On pense souvent que les animaux sont complétements conditionnés par leurs instincts et leur environnement. Que n’importe quel groupe de gorilles se comportera de la même manière, utilisera les mêmes outils de la même façon. Mais je suis là pour vous détromper sur la question !

En effet, on a remarqué chez plusieurs espèces animales que même s’ils vivent dans le même environnement, deux groupes de la même espèce vont utiliser différents outils. Donc l’utilisation de ces outils vient d’une sorte de « tradition familiale », elle est donc culturelle. De la même façon que les Anglais ont pour tradition de manger le fromage après le dessert alors que les Français préfèrent le manger avant.

Donnons quelques exemples rapides.

Tout d’abord, il a été observé par des éthologues une « danse de la pluie » chez des communautés de chimpanzés. C’est-à-dire que certains mâles, quand il pleut fort, « se mettent en position bipède et se balancent sur leurs deux jambes pour faire une sorte de ballet très lent entre les arbres »[2]. On ne peut pas encore expliquer ce comportement, mais comme ce n’est pas quelque chose qui est fait par tous les membres de l’espèce, mais que c’est bien quelque chose qui varie en fonction des groupes, c'est bien un comportement "culturel". Peut-être que c’est un comportement qui est à vocation sociale, comme l’épouillage qui sert à se détendre et à renforcer les liens sociaux. A votre tour de devenir éthologue pour essayer de comprendre pourquoi les chimpanzés agissent de cette manière !

D’autre part, le chant des baleines à bosse est également un comportement que l’on peut qualifier de culturel. En effet, c’est un chant qui est modifié au fil des ans en fonction des groupes de baleine à bosse. C’est-à-dire que leur chant ne reste pas le même tout le long de la vie de ces baleines. Par exemple, les baleines à bosse de la côte est de l’Australie renouvellent complètement leur chant en deux ans seulement[3]. Karsten Brensing (un biologiste allemand), dans son livre Le mystère des animaux : ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent, parle donc d’un effet de mode. Il pense que les baleines aiment apporter des modifications au chant et surtout aiment adopter ces nouvelles modifications pour être « up to date », pour être à la page. Que ce soit une histoire de mode ou non, ces chants sont spécifiques aux groupes de baleines différents et se renouvellent constamment, ils font donc bien partie d’un « héritage culturel ».

Un exemple de transsexualité dans la nature : les poissons-clowns

Maintenant que tout le monde a bien compris que l’homosexualité était naturelle (si vous n’avez toujours pas vu la vidéo de Max Bird sur le sujet : précipitez-vous), pourquoi la transsexualité ne le serait-elle pas ? Du moins, pourquoi n’apparaitrait-elle pas dans la nature ?

Eh bien, il n’y a pas de bonne réponse à cette question, puisque la transsexualité apparaît belle et bien dans la nature. En effet, beaucoup d’espèces de plantes et de poissons sont concernées par une des trois formes d’hermaphrodisme successif qui existent. Je sais ça paraît compliqué, mais ça ne l’est pas, accrochez-vous !

Commençons par le commencement. L’hermaphrodisme, c’est quand un individu d’une espèce est à la fois mâle et femelle. Cela peut être simultané comme chez les escargots (donc l’individu est mâle et femelle en même temps), ou ça peut être successif comme chez beaucoup d’espèces de poissons (donc l’individu change de sexe au cours de sa vie).

Les trois formes d’hermaphrodisme successif sont les suivantes : la protandrie (quand l’individu passe de mâle à femelle), la protogynie (quand l’individu passe de femelle à mâle) et l’hermaphrodisme alternant (quand l’individu change plusieurs fois de sexe au cours de sa vie).

Pour vous expliquer tout ça, prenons l’exemple des poissons-clowns. Oui, moi aussi j’ai été étonnée d’apprendre que Nemo avait la capacité d’être transsexuel. En effet, les poissons-clowns se caractérisent par un hermaphrodisme de type protandrie : pour ceux qui n’ont pas suivi, ça veut dire que les mâles peuvent se changer en femelle si les conditions sont réunies. Les poissons-clowns vivent un peu comme les loups : il y a un couple dominant qui s’accouple, tandis que les reste des individus du groupe sont des jeunes mâles qui ne s’accouplent pas. Au contraire des loups, c’est la femelle qui est dominante, autant par sa taille que socialement. Ainsi, lorsque la femelle meurt, le mâle dominant se voit obligé de changer de sexe, et le plus robuste des mâles de seconde classe se voit promu en mâle dominant reproducteur.

Ce même phénomène existe chez beaucoup d’espèces de poisson, comme les girelles à têtes bleues et le poisson Napoléon (même si pour eux ce sont les femelles qui se transforment en mâle). Pour avoir une idée concrète de comment ça se passe chez au moins une de ces espèces, je vous laisse regarder cette vidéo, qui vous donne l’exemple du poisson Napoléon.

Le mot de la fin

J’aime beaucoup l’éthologie parce que c’est une approche douce et simple. C’est-à-dire qu’elle consiste majoritairement à l’observation des animaux, pour leur bien. Ce n’est pas une science qui va disséquer des animaux pour trouver des moyens de guérir le cancer, donc pour chercher uniquement le bien de l’espèce humaine. L’éthologie permet, en observant les animaux, de mieux les comprendre, de mieux les respecter et peut-être même de mieux communiquer avec eux. Et dans une certaine mesure, d’essayer d’expliquer certains comportements humains aussi, pour essayer de comprendre ce qui relève de la nature et ce qui relève de la société humaine.

Donc à vos lunettes, observez les comportements de vos chats, chiens et sauterelles de compagnie, pour que la prochaine fois qu’ils vous miaulent, aboient ou sautent dessus, vous tentiez de comprendre ce qui motive ce comportement, pour peut-être mieux répondre à leurs besoins.

Il y a tellement d’autres petits détails fascinants à apprendre sur le comportement des animaux, qui nous montrent que nous, les humains, ne sommes pas autant au-dessus d’eux que ce qu’on peut le penser. Si vous souhaitez découvrir certains de ces détails, je ne peux que vous encourager à lire ces ouvrages ou à regarder ces documentaires et chaînes :

- Les secrets de l’intelligence animale, écrit sous la direction de Yolaine de la Bigne en 2018 et publié par Larousse

- Le mystère des animaux, écrit par Karsten Brensing en 2017 et publié par Marabout Sciences & Nature

- La vie secrète des animaux, écrit par Peter Wohlleben en 2018 et publié par Les Arènes

- Life, documentaire de la BBC

- Blue Planet I et II, documentaire de la BBC

- Our Planet, documentaire sur Netflix et YouTube

- Le zapping sauvage, sur YouTube

- La playlist Brut Nature, sur YouTube

Bibliographie / sitographie :

- Association Cétamada, Le chant de la baleine à bosse, 2:23, 2018. En ligne: <https://www.youtube.com/watch?v=gDAScMExvMM>, consulté le 28.12.2020.

- Brensing Karsten, Le mystère des animaux :  ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent, 1 vol., Vanves, Marabout, 2019.

- Max Bird, IDÉE REÇUE #24 : L’homosexualité est contre-nature ?, 7:43, 2017. En ligne: <https://www.youtube.com/watch?v=Ad5Lxf_kKRU>, consulté le 28.12.2020.

- Max Bird, IDÉE REÇUE #11 : La mémoire du poisson rouge (feat. Nicolas Meyrieux), 4:58, 2016. En ligne: <https://www.youtube.com/watch?v=xs5vRvwoKlY>, consulté le 28.12.2020.

- National Geographic Wild France, La reproduction des hippocampes : il faut le voir pour le croire, 0:51, 25.01.2018. En ligne: <https://www.youtube.com/watch?v=Ikw1S3fnu6E>, consulté le 28.12.2020.

- National Geographic Wild France, La vie secrète des lions, 1:32, 13.11.2014. En ligne: <https://www.youtube.com/watch?v=K2dEh3NY298>, consulté le 28.12.2020.

- Université d’été de l’animal (éd.), Les secrets de l’intelligence animale, 1 vol., Paris, Larousse, 2018.

- Zapping Sauvage, Ce poisson change de sexe en vieillissant - ZAPPING SAUVAGE, 5:23, 2018. En ligne: <https://www.youtube.com/watch?v=S2W5KFuNE3Q>, consulté le 28.12.2020.

- « Poisson-clown », in: Wikipédia, 21.12.2020. En ligne: <https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Poisson-clown&oldid=177884496>, consulté le 28.12.2020.

- « Hermaphrodisme », in: Wikipédia, 10.12.2020. En ligne: <https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Hermaphrodisme&oldid=177461778>, consulté le 28.12.2020.

- « Hermaphrodisme successif », in: Wikipédia, 29.10.2019. En ligne: <https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Hermaphrodisme_successif&oldid=163959975>, consulté le 28.12.2020.

- « Brut nature - YouTube », <https://www.youtube.com/playlist?list=PLr5Ypg9Nqo3PR7F-DlP-zkE3xTklZVdt->, consulté le 29.12.2020.

- « Educational Documentaries | Netflix - YouTube », <https://www.youtube.com/playlist?list=PLvahqwMqN4M0GRkZY8WkLZMb6Z-W7qbLA>, consulté le 29.12.2020.

- « Zapping Sauvage - YouTube », <https://www.youtube.com/channel/UCAdyNOE80FsFPYlFliyXfwQ>, consulté le 29.12.2020.

"Crazy + genius = Shiga"

C’est ainsi que Scott McCloud, grand théoricien du 9^e art a un jour désigné cet auteur émérite. Pourtant, malgré deux Eisnser Awards (prix prestigieux pour les comics) et une renommée certaine aux États-Unis, il est très peu connu en France alors que son œuvre est absolument extraordinaire. Amateur de comics indépendants, d’humour noir, de logique, de réflexion et de livre en général, aujourd’hui, petit focus sur cet auteur fabuleusement fou.

Né en 1976 à Oakland en Californie, il avait beau être un passionné de livre, il n’avait jamais lu de comics ou de bande dessinée jusqu’à son arrivé à l’université. Alors qu’il suivait ses cours pour obtenir un diplôme en mathématiques pures (des mathématiques qui n’ont pas pour but d’avoir des applications pratiques, mais seulement orientées sur la pratique de celles-ci, détachées de la réalité), il s’inscrit dans un cours de bande dessinée. De son propre aveu, ça lui permettait d’avoir de bonnes notes toute en en lisant enfin des BD. Pas très fier de son projet de fin d’études pour ce cours, c’est-à-dire une bande dessinée de 4 planches, il la propose malgré tout à une librairie de son quartier qui fut enthousiaste. Depuis il continue d’en faire, et la majorité de ses ouvrages repousse et réinvente les codes de la narration et parfois même du support.

Jason Shiga alterne entre des projets de comics classiques, traditionnels et des comics interactifs, et c’est sur eux que nous allons nous concentrer en premier. Vous connaissez probablement le principe des « livres dont vous êtes le héros », où l’on participe à l’histoire en faisant des choix en allant aux pages indiquées pour continuer notre chemin. Eh bien il a réussi à appliquer ce principe dans plusieurs de ses projets mais seulement un d’entre eux a été édité en France : il s’agit de Vanille ou chocolat ? publié aux éditions Cambourakis en 2012.

On y suit le petit Jimmy Yee, jeune protagoniste que l’on retrouve également dans un grand nombre de ses œuvres, à l’instar d’un acteur qui interprète plusieurs personnages au fil de sa filmographie. L’histoire commence simplement en choisissant le parfum de la glace que l’on veut manger, et de là, nous pouvons découler sur un grand nombre de scénario aboutissant pour la plupart à l’anéantissement du monde. Selon l’auteur il y aurait 3856 scénarios possibles dans son livre, et si notre objectif est de trouver le « happy end », sachez qu’il regorge également de nombreux mystères et secrets, de code à déchiffrer pour découvrir des chemins inexplorés, mais également un mystère encore plus grand qui englobe tout le livre. J’y ai passé pas mal d’heures, et je suis pourtant encore très loin d’avoir fait le tour de ce petit bijou d’édition (certains de ses amis ayant mis plus de trois ans pour percer tous les mystères cachés dans cette pépite).  

Comme je l’ai dit, c’est le seul ouvrage de ce type publié en France, mais également aux États-Unis, et pour cause, la structure de ses comics interactifs est tellement complexe que l’impression en grande quantité est à l’heure actuelle quasiment impossible et les maisons d’éditions n’osent pas s’y confronter. C’est pour cette raison que Jason Shiga s’auto-édite et ne produit que des petits tirages de ses comics, ne dépassant guère les 100 exemplaires au vu du temps que cela lui prend. Par exemple dans un de ses projets, il a mis en place un système d’inventaire et de mémoire permettant de sauvegarder des informations pour avancer dans son livre, mais je vous propose d’aller lire cette interview pour découvrir cet aspect-là de son œuvre.

S’il s’amuse et se passionne à repousser les limites du support que lui offre le livre, ses comics plus traditionnels sont tout aussi exceptionnels et marquants. Là où la BD offre des possibilités graphiques quasi infinies, il prend le contre-pied dans Fleep sorti en 2002 aux États-Unis et en 2008 en France, où un homme se réveille dans une cabine téléphonique entouré de bétons. Ce huis clos palpitant, saupoudré d’un humour grinçant, nous entraine dans une suite de raisonnements et de déductions scientifiques jusqu’au dénouement imprévisible. C’est pour ce récit qu’il reçoit son premier Eisner Awards dans la catégorie « Talent méritant une plus grande reconnaissance ».

Il revient en force entre 2016 et 2018 avec un projet long de dix ans : Demon. Initialement sorti en 4 volumes, il est également disponible en intégrale de plus 750 pages. On retrouve Jimmy Yee en professeur de mathématiques désespéré, qui décide de se suicider dans une chambre d’un motel. Il se réveille pourtant en parfaite santé dans cette même pièce, il réitère l’expérience plusieurs fois mais le résultat est toujours le même, il réalise alors qu’il ne peut pas mourir, mais, il n’est pas immortel pour autant… Cette histoire prend des tournures de plus en plus grandioses et dantesques, et pour cause ! Son projet était d’écrire quelque chose de si extrême qu’il ne pourrait être publié. Finalement ce fut le cas et c’est une lecture absolument exquise et extraordinaire.

Je pourrais continuer de vous parler de cette personne si singulière, mais je préfère vous laisser vous renseigner et découvrir son œuvre et ce personnage. Vous pouvez déjà découvrir ses cinq bandes dessinées publiées en France sur le site de la maison d’édition Cambourakis (Fleep, Bookhunter, Vanille ou chocolat ?, Demon et Empire State).

Si vous êtes d’avantage curieux je vous conseille également d’aller lire cette autre interview, et de découvrir son site internet, où vous pourrez lire certains de ces comics en VO.

Et pour finir, si vous voulez créer votre propre BD interactive, sachez que Jason Shiga vous propose un petit tuto sur YouTube pour vous apprendre à en faire. Au plaisir de vous avoir fait découvrir un artiste talentueux !

Slim