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© Ronald Van Cauter, 2006

 

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A vous de jouer !

19 juin 2021 6 19 /06 /juin /2021 11:00

 

Évitez-vous les lieux trop bruyants et bondés ? Les éclairages vous agressent-ils les yeux ? Ressentez-vous des vagues d’émotions inattendues (joie, colère ou tristesse) qui vous laisse une extrême fatigue ? Avez-vous besoin de longues plages de solitude pour recharger vos batteries ?

 

Si vous répondez oui à ces questions, peut-être êtes-vous hypersensibles ! Rassurez-vous, c’est un bel avantage et nous allons vous dire pourquoi.

 

 

D'où vient le terme "hypersensible"?

 

 

Oubliez les portraits romanesques de jeunes filles vexées claquant les portes et pleurant à chaudes larmes : loin d’être une crise d’adolescence ou une tare typiquement féminine (la parité est ici strictement respectée), l’hypersensibilité n’est pas non plus une mode associée aux millénials.

 

 

Trait de caractère souvent taxé de « sensiblerie », de « timidité » ou de « névrose », le terme d’hypersensibilité a été introduit dans les années 1990 par le couple de psychologues américains Elaine et Arthur Aron. Leurs publications ont réveillé un réel besoin de reconnaissance de la part des hypersensibles, dans une société en quête perpétuelle de performance. Les hypersensibles ou « individus hautement sensibles » représentent, d'après les études du couple Aron15 % à 20 % de la population. Cela peut donc vous concerner vous ou vos proches.

 

 

Comment reconnaître l’hypersensible ?

 

 

Cette sensibilité extrême au monde peut être générale ou plus localisée. Le psychanalyste Saverio Tomasella identifie quatre sortes d’hypersensibilité : l’hypersensibilité sensorielle (liée aux cinq sens), l’hypersensibilité émotive (liée aux émotions), l’hypersensibilité sentimentale (liée au besoin d’amour et d’affection) et l’hypersensibilité intellectuelle (liée à la réflexion). Pour résumer, il faut comprendre que les « hypersensibles décodent, perçoivent et vivent leur rapport aux autres et au monde avec un filtre très mince, parfois même inexistant » ce qui les rend très sensibles à l’injustice et à la souffrance des autres, ou encore sujets à l’angoisse et à la peur quand leur vie change, quand on leur demande de faire trop de choses à la fois etc.

 

 

L’hypersensible se croit (à tort) anormal : il est capable de ressentir des degrés de stimulation qui échappent aux autres et qui reçoivent un traitement méticuleux par le cerveau. Il réfléchit davantage à tout ce qui l’entoure et semble parfois doté d’un « sixième sens »… Et si cette stimulation est trop importante, rien ne va plus : l’hypersensible craque, perd patience, s’enferme dans sa bulle. Difficile donc de se balader dans une parfumerie sans en sortir avec un mal de tête ou encore de prendre le métro sereinement. Il suffit d’une couture de vêtement, d’une étiquette irritante ou de bavardages incessants dans une salle de classe pour être incapable de se concentrer sur un exercice ou lire un texte. Les hypersensibles passent d’une émotion à l’autre rapidement et intensément, ce qui est déstabilisant pour lui comme pour son entourage.

 

Quels sont les avantages de l'hypersensibilité?

 

L’hypersensibilité n’est pas un fardeau, il faut seulement apprendre à vivre avec et s’attarder sur les côtés positifs qu’elle apporte au quotidien.

 

La perception des détails: Les personnes hautement sensibles (PHS) ressentent les changements d’ambiance, de luminosité, de goût, de matière, même s’ils sont subtils. Souvent, les personnes autour ne remarquent pas ces changements.

 

La facilité à tisser des liens: S’intéresser à énormément de choses à la fois vaut également pour les relations sociales. Les hypersensibles ont une forte tendance à être des personnes qui rassemblent car le rôle de médiateur leur correspond et leur permet d’interpréter correctement les besoins de chacun.

 

L'empathie: Les personnes empathiques ressentent les humeurs des gens autour d’elles. L’hypersensibilité accentue cette qualité : les PHS sentent les changements d’humeurs et savent se mettre à la place des autres pour leur apporter de l’aide.

 

L’émerveillement : Que ce soit un paysage ou une œuvre musicale, l’hypersensible perçoit la beauté en tout. Cet émerveillement se manifeste sans retenue et il peut alors se passer des heures avant de passer à autre chose et y repenser encore pendant longtemps et dans les moindres détails.

 

 

Comment mieux vivre l'hypersensibilité?

 

 

Mieux se connaître: La première chose à faire quand on est sûr d’être hypersensible, après avoir consulté un psychologue qui établira le niveau d'hypersensiblité, est de l’accepter et de ne surtout pas le voir comme une anomalie mais comme une force. Cela prend du temps mais il en ressort de magnifiques expériences, de belles rencontres et des souvenirs à chérir pendant longtemps. Pourquoi ne pas utiliser l’hypersensibilité pour créer, peindre, dessiner ? Pourquoi ne pas tenir un journal pour identifier l’évolution de vos humeurs et ce qui les induisent.

 

Éviter l’hyperstimulation : Les hypersensibles se sentent souvent épuisés et à vifs à cause de l’hyperstimulation. Il faut donc savoir prendre du temps pour se ressourcer et trouver ce qui nous apaise : un espace créé pour se retrouver ou une balade pour être seul avec soi-même et s’aérer l’esprit.

 

Communiquer : Il faut s’entourer de personnes qui comprennent et acceptent l’hypersensibilité. Car encore une fois, être hypersensible c’est bien plus que pleurer pour rien et exagérer. Il est important que l’entourage le sache et le respecte.

 

Une vraie libération autour de l’hypersensibilité a lieu sur les réseaux sociaux. Mais, il faut bien choisir les interlocuteurs afin que cette sensibilité ne se retourne pas contre l’hypersensible.

 

La booktubeuse Margaud Liseuse nous parle (sans filtre) de l’hypersensibilité au quotidien :

 

La youtubeuse EmyLTR nous montre le “super-pouvoir” qu’est l’hypersensibilité :

 

Si ces explications correspondent à votre profil, nous vous invitons à lire les ouvrages mentionnés ci-dessus ou à vous tester en ligne (ici ou ). N’hésitez pas à demander conseil à un psychologue qui pourra vous aider à mieux vous comprendre et vivez pleinement votre hypersensibilité.

 

Pour aller plus loin: L'Association des Hyper-sensibles

 

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6 mars 2021 6 06 /03 /mars /2021 18:00

Les règles sont depuis toujours un sujet tabou. Les jeunes filles ont appris à cacher leurs règles, à ne surtout pas en parler, à ne pas montrer leurs émotions de peur d'entendre la phrase fatidique "Mais t'as tes règles ou quoi ?". Certaines d'entre elles peuvent parfois avoir honte, éprouver du dégoût envers leur corps, trouver leurs règles sales, ou se sentir mal à l'aise dans leur peau. Dans certains pays, le sang menstruel est encore considéré comme impur, toxique. Les hommes ont peur de l'influence des femmes menstruées sur la nourriture, les récoltes, le bétail

 

Un peu de sciences de la vie…

 

https://pixabay.com

 

Entre la puberté (âge biologique à partir duquel les ovaires produisent des ovocytes) et la ménopause (âge à partir duquel ils cessent d’en produire), le corps d’une femme est rythmé de manière plus ou moins régulière par plusieurs phénomènes physiologiques qui peuvent ou non se répéter : l’ovulation, les règles, la grossesse, l’accouchement, l’allaitement.

Les phénomènes importants du cycle – le mûrissement des ovocytes dans l’ovaire, l’éjection d’un ovocyte dans la trompe (l’ovulation), le développement de la paroi intérieure de l’utérus pour accueillir un éventuel embryon – ne se voient pas. Les règles sont le seul repère visible du cycle menstruel.

Schéma du cycle menstruel, Winckler, Martin, "C'est mon corps", L'iconoclaste, 2020

Schéma du cycle menstruel, Winckler, Martin, "C'est mon corps", L'iconoclaste, 2020

Les règles : pendant les règles, l’endomètre se désagrège, ce qui entraîne les saignements pendant les règles.

La reformation de l’endomètre : sous l’effet des œstrogènes, l’endomètre se reforme et les ovaires font maturer un ovocyte.

L’ovulation : un ovocyte est expulsé de l’ovaire. Il passe dans les trompes et rejoint l’utérus. 

L’épaississement de l’endomètre : l’endomètre devient plus épais pour accueillir un embryon en cas de fécondation de l’ovocyte. En l’absence de grossesse, l’endomètre se désagrège et le cycle recommence. C’est à ce moment-là que les règles arrivent.

 

Chaque mois environ, les ovaires libèrent un ovocyte. À ce moment précis, l’enveloppe (le follicule) qui contient l’ovocyte, sécrète des hormones progestatives (hormones favorables à la gestation). L’endomètre (la paroi intérieure de l’utérus), riche en vaisseaux sanguins, s’épaissit pour accueillir une éventuelle grossesse. Il est tapissé de cellules spécialisées qui sont capables d’abriter un organisme à demi étranger (un embryon constitué à moitié des chromosomes de la mère, à moitié de ceux du père). Ces cellules, qui ont une durée de vie limitée, doivent se renouveler régulièrement. Si l’ovocyte est fécondé par des spermatozoïdes dans les jours qui suivent l’ovulation, l’embryon s’implante dans la paroi intérieure de l’utérus et fabrique lui-même les hormones nécessaires à son développement. Quand aucun embryon ne s’implante, l’endomètre n’est plus stimulé par les hormones progestatives et il se détache : ce sont les règles.

Les règles sont donc une « mue » de la paroi intérieure de l’utérus, rythmée par les ovulations et déclenchée par l’absence de grossesse

 

Pour plus d'explications, je vous invite à visionner la vidéo suivante :

En dessous d’une certaine proportion de cellules graisseuses en réserve sous la peau, le déclenchement des ovulations (et donc des cycles) ne se fait pas. C’est probablement un mécanisme très ancien, destiné à protéger les femmes d’une grossesse qu’elles ne pourraient pas porter. Les anthropologues ont ainsi découvert que, avant l’ère de l’agriculture, les femmes préhistoriques n’étaient pas enceinte avant 22 ou 25 ans, âge auquel elles pouvaient avoir mis en réserve dans leurs cellules graisseuses suffisamment de calories pour mener une grossesse à terme. Pour cette même raison, une femme qui perd beaucoup de poids, volontairement ou non, peut voir son cycle s’arrêter temporairement ou durablement.

Le cycle menstruel : un outil d'organisation

https://pixabay.com

https://pixabay.com

La femme est cyclique. Le cycle menstruel n'impacte pas uniquement le système reproducteur de la femme. Je m'explique : les hormones libérées par le corps de la femme afin de rythmer le cycle menstruel ont aussi un effet sur les organes, les défenses immunitaires, les émotions, la libido, les envies… Selon la phase du cycle menstruel dans laquelle on se trouve, nos envies, nos aptitudes ne seront pas les mêmes (on peut par exemple dans certaines phases être plus à l'aise pour prendre la parole en public, alors que dans d'autres on a juste envie de se rouler dans un plaid devant Netflix). Alors pourquoi ne pas optimiser sa vie personnelle et professionnelle en fonction de son cycle menstruel ?

 

En théorie, un cycle menstruel dure en moyenne 28 jours. Ce que l'on sait moins en revanche, c'est que chaque cycle se découpe en quatre phases (de chacune environ une semaine), d'après l'ouvrage Lune Rouge de Miranda Gray.

"Comprendre son cycle menstruel", Womoon, 2020, www.womoon.fr

"Comprendre son cycle menstruel", Womoon, 2020, www.womoon.fr

Les quatre phases ci-dessus ont de nombreux noms. Biologiquement parlant, ce sont les règles (phase Hiver ou Sorcière), la reformation de l'endomètre (phase Printemps ou Vierge), l'ovulation (phase Été ou Mère) et l'épaississement de l'endomètre (phase Automne ou Enchanteresse).

 

Pendant la phase Hiver (ou sorcière), les règles sont arrivées et nos facultés mentales sont très développées, c'est une phase de réflexion intense pendant laquelle de nouvelles idées, de nouvelles stratégies peuvent apparaître. Cependant, c'est une phase où l'on a généralement besoin de repos, on peut donc noter ces réflexions et ces idées dans un carnet pour les reprendre plus tard. Pendant cette phase du cycle, il est important de prendre soin de soi et de passer du temps seule si on en ressent le besoin. Toutefois, attention au repli sur soi et à l'hypersensibilité.

 

La phase Printemps (ou vierge) a lieu juste avant l'ovulation. C'est une phase énergique et dynamique. En général, on se trouve pleine d'entrain et de motivation, on est efficace et productive. Après le temps de réflexion laissé par la phase hiver, il est temps de passer à l'action. C'est donc le moment propice à la prise de décision, au lancement de nouveaux projets ou de nouveaux objectifs.

 

La période d'ovulation est représentée par la phase Été (ou Mère). C'est une période où nous sommes plus empathiques, nos émotions sont plus fortes. C'est une phase expressive et d'ouverture aux autres. On a tendance à être plus optimiste, plus confiante. C'est la période propice pour le relationnel et la communication. On peut donc se focaliser sur le travail en équipe, les rendez-vous professionnels ou personnels… Tout ce qui concerne le contact avec les autres.  

 

Enfin, la période prémenstruelle qui est la phase Automne (ou Enchanteresse) est une période d'inspiration et de créativité. Généralement, on est efficace pour organiser, optimiser et trouver des solutions. C'est donc une phase propice au tri et au rangement. Cependant, cela peut aussi être une phase de colère. On peut se sentir irritable, colérique, anxieuse… Et c'est ok ! On peut en profiter pour se recentrer, travailler sur soi et pratiquer l'introspection.

Pour aller plus loin

 

Voici quelques ressources pour approfondir le sujet : 

 

- Winckler, Martin, C'est mon corps, toutes les questions que se posent les femmes sur leur santé, L'iconoclaste, 2020

 

- Lafranque, Stéphanie, Gardiennes de la lune, Solar, 2019

 

- Gray, Miranda, Lune Rouge, Macro éditions, 2011

 

- Pérès, Marie Pénélope, Leblanc, Sarah-Maria, Sagesse et pouvoirs du cycle féminin, Le Souffle d'or, 2014

 

- Gunter, Jennifer, The vagina Bible, Piatkus, 2019

 

- Parker, Jack, Le grand mystère des règles. Pour en finir avec un tabou vieux comme le monde, Flammarion, 2017

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