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© Ronald Van Cauter, 2006

 

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A vous de jouer !

1 avril 2018 7 01 /04 /avril /2018 18:48

Entre rêve et cauchemar [attention Spoiler] 

Mother ! Est un film sorti en 2017 et réalisé par Darren Aronofsky, à qui l'on doit notamment les excellents Requiem for a Dream, The Wrestler ou encore Black Swan 

Le film débute par le plan d'une personne qui est probablement une femme en train de brûler puis par le dépôt d'une pierre précieuse sur un socle par un homme. Le dépôt de cette pierre entraine la restauration de la maison, pièce par pièce. Une jeune femme se réveil, MOTHER (Jennyfer Lawrence), en appelant son compagnon LUI (Javier Bardem). Tous les deux mènent une vie paisible dans une maison campagnarde et retirée qu'elle vient de rénover après un incendie. LUI est poète en manque d'inspiration tandis que MOTHER s'occupe de finaliser la restauration de la maison. Rapidement, leur vie paisible est interrompue par l'arrivée de l'HOMME (Ed Harris) qui souhaite être accueillit pour la nuit. Si LUI trouve dans cette arrivée une heureuse rencontre, MOTHER a l'impression d'ouvrir son intimité à un inconnu. Petit à petit, des inconnus continue d'affluer dans leur maison à commencer par la FEMME de l'homme puis de leurs enfants. Alors que les arrivées se font de plus en plus intrusives, LUI est toujours plus accueillant alors qu'ELLE se sent de plus en plus oppressée ne comprenant pas le comportement de son mari.  

Les évènements s'enchaînent alors très rapidement ; le couple d'inconnus se dispute, la pierre précieuse est cassée, l'arrivé des enfants du couple provoque une bagarre et la mort de l'un deux, la cérémonie d'adieu se déroule dans le salon où toujours plus d'inconnus investissent la maison toujours dans l'incompréhension de MOTHER. En parallèle de cette envahissement, MOTHER découvre une fissure ensanglantée sur le plancher d'une des chambres de la maison où le fils du couple est mort et entend régulièrement en collant son oreille au mur comme le cœur de la maison.  

C'en est trop, MOTHER, en pleine cérémonie fait sortir tout le monde de sa maison tandis que LUI semblant avoir créé des liens avec la famille entière ne comprend pas le comportement de sa femme. Après le départ des envahisseurs MOTHER et LUI font l'amour et elle tombe enceinte.  

Le calme revenu, LUI retrouve soudainement l'inspiration suite à cette annonce puis publie rapidement son ouvrage et rencontre un immense succès. Un soir où MOTHER prépare un diner aux chandelles pour fêter son succès, l'entrée de la maison se retrouve prise d'assaut par journalistes et fanatiques du poète. Les choses dégénèrent très rapidement et la maison se retrouve dans un chaos total et incompréhensibles se mêlant lieu de cultes dans certaines pièces, violence et destruction de la maison dans d'autres amenant guerre et oppositions de la foule et des forces de l'ordre au sein de la maison. MOTHER bientôt à terme, essaye de se frayer un chemin dans ce cauchemar surréaliste qui investit sa maison partagée entre la recherche inquiète de son mari et le besoin de s'enfuir de ce lieu. Ne trouvant que violence et chaos elle s'enferme dans le bureau de LUI pris d'assaut par la foule et accouche d'un fils. Résistant au sommeil pour ne pas laisser son enfant à LUI qui souhaite le montrer aux fanatiques elle finis par s'endormir et ne trouve plus son enfant en se réveillant. L'enfant est pris et tué par les innombrables visiteurs. Comme prise par la démence, MOTHER incendie la maison pour exterminer tout le chaos qui s'y trouve brûlant avec. Tandis que tout est en train de bruler, LUI étonnamment intact au milieu de cette destruction l'amène dans son bureau, en récupère son cœur pour en extraire une pierre qu'il dépose sur un socle. La maison se restaure et dans cette maison toute neuve une nouvelle femme se réveille en appelant LUI.  

Critique : Mother !

Le film est réalisé comme un cycle d'abord l'incendie de la maison et de la femme, le manque d'inspiration, inspiration retrouvée avec la création d'une vie nouvelle (bébé), la destruction du foyer par le chaos et les habitants puis l'incendie à nouveau et ainsi de suite 

Ce film de Darren Aronofsky à énormément divisé la critique et les spectateurs. Connus pour ses innombrables métaphore, il nous présente avec ce long-métrage une gigantesque allégorie. D'où nous pouvons trouver différents niveaux de lectures et nombreux sujets abordés.  

Le niveau de lecture le plus évident est l'allégorie biblique, LUI pouvant être apparenté à Dieu, le créateur étant poète, créateur de MOTHER (elle-même apparentée à Mère Nature) ainsi que de la maison et d'un enfant … Les nouveaux arrivants l'HOMME et la FEMME pouvant être Adam et Eve qui détruisent la pierre (le fruit défendu) puis qui sont ensuite chassé du bureau que LUI va condamner ou autrement dit le jardin d'Eden. Les fils qui s'entretuent sont apparentés à Caïn et Abel. MOTHER déclenche le feu de la cave qui représente l'enfer justement par l'élément du feu mais l'analyse des niveaux de la maison montre une fois encore la métaphore biblique : le bureau (jardin d'Eden) se trouve à l'étage de la maison, le chaos où évoluent les personnages est le rez-de-chaussée de la maison (la Terre) et la cave au niveau inférieur (l'Enfer). La mort du bébé par les fanatiques peut créer un parallèle à la mort de Jésus Christ. L'image du cycle illustre cette représentation biblique. Ce parallèle est également encourager par la particularité des personnages à ne pas avoir de prénom mais être seulement identifié par : MOTHER, LUI, L'HOMME, …  

 

Le film s'articule autour de la notion de création qu'elle soit artistique, matérielle (maison), humaine (l'enfant), … et plus particulièrement aux conséquences que la création impose au créateur et à son entourage : la reconnaissance, le fanatisme. LUI en accueillant tous les nouveaux arrivants recherche cette reconnaissance bien que beaucoup intrusive devenant du fanatisme qui devient intrusif dans la vie de l'artiste et de son entourage en ne laissant que la destruction par l'admiration de l'œuvre.

 

A un autre niveau de lecture, Aronofsky glisse une allégorie écologique par la métaphore de la planète et de sa destruction par l'homme. MOTHER crée la maison porteuse du chaos, étant elles deux la représentation de Mère Nature et donc de la planèteévoluent les hommes. Tout au long du film il y a de plus en plus d'homme qui investissent la maison et qui vont progressivement la détruire et parallèlement épuiser MOTHER. Le meurtre immédiat de l'enfant de MOTHER est une représentation des ressources naturelles qui sont surexploités et surconsommés. 

Les différentes notions sont lourdes et toutes entremêlés dans la réalisation qui elle-même est porteuse de sens. MOTHER est au centre de la réalisation, d'abord par le titre éponyme mais par un angle de vue focalisé tout le long du film sur le visage de MOTHER. Un angle de vue très proche qui nous place au centre des pensées de celle-ci et qui nous procure la sensation de vivre les évènements en même temps qu'elle aussi accentué par une ambiance sonore forte et extrêmement présente.  

Que nous ayons apprécié le film ou pas, ce travail de réalisation ne laisse pas indifférents et nous fait vivre un réel cauchemar au même titre que MOTHER.  

Le film est extrêmement riche de sens et c'est là le seul point négatif que je relèverais à titre personnel. Bien que ce soit ce qui en fait son intérêt, cette richesse et profondeur de lectures brouille la compréhension du film ; les nombreuses interprétations et pistes de réflexions s'entremêlent ce qui fait quelque fois perdre le message qu'a voulu faire passer le réalisateur.   

Pour conclure, Darren Arosnofsky nous offre un film qui incite à la réflexion, traitant des sujets universels porté par un jeu d'acteur convainquant et une réalisation atypique. Quoi qu'il en soit, Mother ! Ne laisse pas insensible. 

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30 mars 2018 5 30 /03 /mars /2018 07:45

Les Archives Bordeaux Métropole recherchent pour la bibliothèque des Archives Bordeaux Métropole un.e stagiaire (H/F) pour un stage rémunéré de quatre mois entre fin avril et septembre 2018. + d'infos et candidature en ligne

Plus d'infos ici

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29 mars 2018 4 29 /03 /mars /2018 17:47

Le carnet de voyage est un genre qui existe depuis la nuit des temps, à l’image du journal intime ou journal de bord. C’est un genre autoréflexif, où l’acte d’écrire est un but en soi, un challenge. Et c’est d’autant plus un challenge quand il faut écrire à l’autre bout du monde !

Le carnet porte le souvenir du voyage, quelle que soit sa forme : écrits, dessins, peintures, aquarelles, collages, photos, ou tout à la fois ! Le carnet de voyage est surtout et avant tout libre, sans contraintes de style, de forme. Certains carnets sont écrits dans un style télégraphique, d’autres sont plus poétiques… Ils sont en format carré, en accordéon, format géant ou qui tiennent dans la poche. Bref, il y en pour tous les goûts !

Mais le carnet est d’abord une écriture personnelle, parfois même intime. Le carnettiste ne part pas toujours en voyage dans l’idée de publier son carnet…

 

Beaucoup de carnets de voyages sont réalisés à l’aquarelle, car ce médium permet de croquer et mettre en couleur très vite une scène que l’on vient de voir. Mais en vérité le médium choisi dépend de chaque voyage, de chaque moment que l’on a essayé de retranscrire sur le papier. Par exemple, l’artiste Swasky a réalisé un carnet sur Miró dans sa ville, Barcelone. Que ce soit sur ces carnets de travail ou sur la version éditée, il a bien pris le temps de tout faire à l’aquarelle puisque c’était un projet en parallèle de sa vie quotidienne. D’autres, comme Philippe  Bichon, Stefano Faravelli ou encore Juan Pablo Gandulfo vont laisser quelques croquis « inachevés », ou l’on peut voir les traces de crayon, des espaces blancs, des corrections… lors de leurs carnets réalisés dans des voyages plus lointains.

Certains carnettistes vont publier des œuvres beaucoup plus abouties, car retravaillées à la maison à partir des croquis de travail pris en situation, à l’image de Supriya Sahai avec London, le long de la tamise (éditions Nomades), qui nous montre un univers très graphique en bleu, noir et blanc, qui a sûrement été retravaillé à l’ordinateur. C’est le cas aussi d'Alan Cloiseau qui retravaille ses croquis réalisés pendant ses trajets en métro, pour les publier ensuite sur instagram.

Et puis je ne pourrais pas vous parler de carnets de voyage sans citer deux artistes que j’adore (ou plutôt vénère) : Stéphanie Ledoux et Emmanuel Michel. Tout deux voyagent, croquent, puis retravaillent toutes ces productions dans leurs ateliers, pour en tirer des œuvres magnifiques, en parallèle de leurs carnets. Je vous conseille donc d’aller voir les yeux fermés leurs expositions et leurs livres. En ce qui concerne Stéphanie Ledoux, je vous en reparle un peu plus loin dans mes coups de cœur. 😉

Tirage d'art vendu sur le shop de Stephanie Ledoux

Vous l’avez bien compris, le carnet de voyage à l’origine c’est du crayon et du papier, point barre. Et bien ce n’est plus forcément le cas aujourd’hui, car le numérique s’invite dans le voyage aussi. Il existe bien sûr les carnets de voyage filmés ainsi que les émissions de voyage, que l’on trouve en nombre sur Youtube notamment. Moins commun, le carnet sonore, qui n’est pas forcément narratif mais nous immerge plutôt dans une ambiance sonore, comme la série Là où ça se passe : Les nouvelles friches urbaines d’Anne Pastor sur France Inter. Encore plus original, je peux vous citer le site qui héberge le carnet de voyage sonore et dessiné de Lucie Bauchot et Nicolas Buclin, qui nous donne un regard totalement imprévisible sur Cuba (cliquez, vous serez étonnés). Le numérique permet donc d’ajouter d’autres dimensions au carnet de voyage, sans besoin d’un équipement onéreux.

Vous l’aurez compris, le carnet de voyage, c’est avant tout l’expression de votre propre expérience, que ce soit à l’autre du bout du monde ou au bout de votre rue. C’est un genre qui mêle écrit, collage, photo, dessin, peinture, son, vidéo… Et qui c’est, peut être que vous découvrirez d’autres médium pour mieux vous exprimer ? Alors, à vos carnets !

 

Quelques coups de cœur, choisis avec difficulté parmi la multitude de carnets de voyage rencontrés au 18ème Rendez-vous du carnet de voyage à Clermont-Ferrand :

 

Ecrit par Prajna Chowta et illustré par Stéphanie Ledoux après son voyage à la rencontre de Prajna et sa fille. Une merveille de récit qui nous touche au fond du coeur, en plus de nous transporter en Inde avec les éléphants. (Elytis éditions)
Des dessins magnifiques qui nous emmènent dans un univers atypique : le cirque. (Jarkhot éditions)
L'univers coloré de Maru Godas transcrit très bien l'ambiance joyeuse du Parc Güell à Barcelone. (éditions Zahiri de Ideas, Espagne)

Bonnes lectures et découvertes j'espère !

Marie R.

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25 mars 2018 7 25 /03 /mars /2018 18:26
Qu'est-ce que le jeu de rôle sur table ?

 

Pour commencer, il parait tout à fait logique de s’attarder un moment sur cette question : qu’est-ce que le jeu de rôle ? Eh bien, c’est tout simplement jouer un rôle. Là où cela se complique, c’est quand on parle des différents types de jeu de rôle : en effet, il est possible d’en faire via un jeu vidéo, sur table, dans la vraie vie (avec les Grandeurs Natures) ou tout simplement sur internet, via des forums ou des réseaux sociaux. Pour le besoin de cet article, et parce qu’il serait bien trop long s’il s’agissait de tout définir exhaustivement, je vais en particulier me concentrer sur la pratique du jeu de rôle sur table, plus adapté je pense, à une utilisation par les bibliothécaires.

 

La pierre tombe, tout le monde meurt. Bien.

 

Je vais d’abord me contenter de vous fournir plusieurs définitions écrites par des joueurs, avant de vous proposer une un poil plus simple. Ce qu’il faut comprendre, c’est que ce n’est pas une définition fixe, elle évolue avec les pratiques, avec les différents jeux et joueurs.

 

« Le jeu de rôle est un jeu de société coopératif. Un joueur particulier, le meneur de jeu, met en scène une aventure dans un cadre imaginaire en s’aidant d’un scénario. Les autres joueurs interprètent les personnages principaux de cette aventure. Le jeu consiste en un dialogue permanent au moyen duquel les joueurs décrivent les actions de leurs personnages. Le meneur de jeu décrit à son tour les effets de ces actions, interprète les personnages secondaires et arbitre la partie en s’appuyant sur des règles. » Définition collégiale de la Fédération française de jeux de rôles, avril 2006.

 

Ça, ce n’est rien que moins que la définition officielle du jeu de rôle par la FFJdr, une association fondée en 1996 qui vise à démocratiser ce loisir. Plus exactement, elle s’engage à défendre le jeu de rôle, à sensibiliser le public et à relier les différents intervenants du secteur. Notez que c’est un loisir qui a bien besoin de cette démocratisation, non pas parce qu’il manque de joueurs, mais parce qu’il a été mal vu pendant très longtemps : on le jugeait diabolique, satanique et un repaire gargantuesque de futur tueurs en série psychopathes. Joie intense.

 

— Debbie, ton prêtre a été élevé au huitième niveau. Je pense que tu es prêtre pour apprendre comment on lance vraiment des sorts. — Tu veux dire que tu vas m’apprendre comment avoir des vrais pouvoirs ? — Oui, tu as la personnalité pour, maintenant.

 

Comme je vous le disais plus haut, la définition du jeu de rôle est très variable. Celle que l’on vient de voir ne correspond qu’à une partie des jeux de rôles sur table disponibles. En effet, il existe de nombreux jeux dits narrativistes (privilégiant la narration, donc), qui s’affranchissent du poste de Maître du Jeu, pour fonctionner avec un système que l’on appelle à autorité partagée (tout le monde à les mêmes pouvoirs sur l’univers).

 

En général, tous les livres de jeu de rôle possèdent un encadré ou toute une partie, précisant comment fonctionne le jeu, avec de nombreux exemples pour guider les lecteurs à travers ce méli-mélo. Dans l’un d’eux, Bloodlust, publiée par John Doe, on peut lire ce genre de chose :

 

« Si vous lisez Bloodlust, il y a 99 % de chance que vous sachiez déja parfaitement ce qu’est un jeu de rôle. Nous allons donc économiser quelques pages, en esquivant sans scrupule cette question.

 

Si vous faites partie des 1 % de lecteurs brimés par cette décision, sachez ceci : le jeu de rôle est une activité sociale avant tout. Un truc entre humains. Demandez donc à l’ami qui vous a offert ce livre, au boutiquier qui vous l’a vendu, de vous expliquer ce qu’est un JdR. Ou rendez vous dans un des nombreux clubs existant et interrogez un de ses membres. Le moins doué d’entre eux vous expliquera tout ça mieux que ne le ferait un fichu bouquin. »

 

Mine de rien, on apprend plein de choses dans ce petit encadré. Que c’est avant tout un jeu social, que ça se joue à plusieurs, avec, si possible, des vrais humains. À la suite de la citation, je vais donc endosser le rôle du moins doué d’entre eux pour vous expliquer ça simplement :

 

« Le jeu de rôle sur table, ça se pratique sur table, ou pas. En général, ça se joue avec un maître du jeu, mais ça dépend. Et, les joueurs jouent un personnage, ou plusieurs, comme s’ils les incarnaient eux-mêmes : ils discutent avec leur voix, agissent comme ils imaginent leurs réactions. Notez que la notion de liberté est très importante : avec ce divertissement, vous êtes libre de faire comme vous le souhaitez : il n’y a pas de restriction à votre imagination. Enfin, si, mais là aussi tout dépend  : on a le plus souvent un système de jeu, un système de résolution d’actions qui utilisent le hasard pour transcrire les pensées en actions. Mais, ce n’est pas obligatoire non plus. »

 

Je ne sais pas si le tout est très clair alors, je vais vous renvoyer vers deux chaines Youtube qui présentent des parties de jeu de rôle sur table, pour vous aider à comprendre comment tout cela fonctionne  :

 

Aventures, c’est devenu la référence française dans ce divertissement. Pas forcément le plus ancien ni le plus complet, il est cependant clair que l’équipe du Joueur du Grenier a réussi à démocratiser ce divertissement au plus grand nombre. Les épisodes sont découpés en plusieurs morceaux pour rendre la lecture plus digeste, et les effets musicaux et spéciaux rendant le visionnage plus agréable. Les joueurs jouent à distance, grâce à un site qui se nomme Roll20, et qui permet l’affichage de tokens (figurines représentant les personnages dans l’espace). Le plus important à noter est que c’est la référence que le public risque d’avoir et de connaître le plus. Le premier épisode est disponible sur la chaine du Bazar du grenier.

 

 

Pour un contenu plus mature et pus travailler, c’est ici qu’il faut aller : sur la chaîne Youtube de Tales of Pi. Les épisodes sont découpés comme une série, il y a un vrai travail sur l’image et sur l’ambiance : quelle soit sonore, visuelle et imaginaire. Parce que, le point fort de PI, c’est d’être un maître du jeu qui arrive à poser une ambiance complexe et recherchée. Tous les épisodes ne conviennent pas forcément à un public mineur, là où Aventures a presque un côté Young Adult, on est ici bien souvent dans l’horreur et la tension dramatique. Pour apprendre à poser un univers en quelques phrases, à jouer réellement, c'est clairement sur sa chaine qu'il faut se rendre.

Et la bibliothèque dans tout ça ?

 

 

Du fait de sa nature social, il me parait évident que le jeu de rôle sur table gagne à être pratiqué en bibliothèque : sous un format peut-être différent de lorsqu’il est pratiqué dans le cadre privé, cependant. D’une manière assez contradictoire, participer à un jeu de rôle consiste à la fois à s’effacer (en incarnant un autre que soi : physiquement et mentalement) mais aussi à se mettre en avant : si je veux que mon personnage parle, il faut que je parle.

 

C’est aussi une mine d’or d’imaginaire, de divertissement et d’apprentissage. La première fonction est peut-être l’amusement mais ce n’est pas tout : le jeu de rôle stimule la créativité, apprend à sociabiliser et permet d’apprendre des nouvelles choses. En effet, ce loisir ne consiste pas uniquement à s’imaginer pourfendant des dragons avec des grosses épées (même si c’est très amusant!) : non, il peut être drôle, réaliste, philosophique, politique, didactique, historique, poétique… Bref, on peut techniquement en faire tout ce que l’on souhaite. Ce n’est qu’une notion après tout : celle d’un groupe de personnes, réunit pour discuter autour d’une table d’un monde imaginaire.

 

Rien ne m’empêche de transporter mes joueurs dans la Grèce antique, où ils apprendront d’une façon imagée le fonctionnement d’une démocratie. C’est aussi une manière de prendre conscience de ce que l’on sait et de ce que l’on imagine : rien n’empêche de prendre le masque d’officiers nazis pendant la Seconde Guerre mondiale par exemple, et d’expérimenter le fardeau de devoir suivre les ordres (bon, celui là est peut-être un peu trop extrême. Mais, c’est un point Godwin de plus pour ma collection personnelle). De façon plus légère, je peux aussi tout simplement décider de choisir un contexte quotidien, pour confronter des adolescents à des choix qu’ils seront amenés à faire plus tard : des questions sur l’orientation professionnelle et sexuelle, des questions sur le racisme ou sur les violences. J’ai déjà été porteur d’un projet du même genre, et, je peux vous assurer que ça marche. Bref, tout est possible finalement, si bien que ça parait presque incroyable que ce ne soit pas déjà présent partout !

 

Qu'est-ce qu'il me faut pour mettre tout ça en place ?

 

En vrai, même pas besoin de tout ça !

 

D’une manière plus pragmatique, je vais maintenant m’attacher aux éléments indispensables pour mener une animation de ce genre, en prenant le tout par le prisme du maître du jeu (pour le cas d’un animateur externe, il connaît donc son travail et vous n’avez pas besoin d’autre chose qu’un lieu, du temps, et des joueurs) :

 

Le plus évident est de posséder une table et un espace calme. C’est un jeu qui prend du temps, qui est assez lourd mentalement et qui souffre de sources de distractions trop présentes : en général, certains maîtres du jeu confisquent même les portables des joueurs… C’est peut-être un geste un peu trop strict, et je ne le cautionne pas. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’imaginer et interpréter un personnage demande de se faire violence, de parler énormément (avec plus ou moins de volume) et de réfléchir.

 

Ce qu’il faut ensuite, c’est un contexte/scénario, une histoire avec laquelle les joueurs vont pouvoir interagir. Pour des débutants, il est impératif que le scénario soit préparé un minimum, surtout s’il y a une volonté ludique et d’apprentissage derrière. Dans le cas où la charge de l’écriture serait trop lourde, il existe toujours la solution d’engager un animateur professionnel, comme il est possible d’en voir dans certaines associations et conventions. Sinon, il y a toujours la possibilité d’utiliser des scénarios disponibles dans les commerces (des suppléments) ou gratuitement sur internet provenant d’autres joueurs : il y a énormément des scénarios de bonnes qualités, qui ne nécessitent que quelques lectures pour les comprendre et les jouer. L’écriture de scénario de jeu de rôle est complexe : l’histoire n’est pas figée et s’adapte à tous les choix des joueurs. Je conseille de travailler le background (le fond, si vous voulez), l’ambiance que vous voulez donner à la partie. Il faut aussi bien rédiger les PNJS (Personnages-non-joueurs) qui vont interagir avec les joueurs : il faut définir des traits de personnalités, une histoire et des éléments qui pourront servir à avancer dans l’histoire, à résoudre une enquête par exemple. L’écueil que l’on voit le plus souvent, c’est clelui de la construction d’un scénario linéaire : les joueurs vont au point A, récupèrent l’objet B et se rendent au point C. Les joueurs sont libres, totalement, c’est-à-dire qu’ils pourront simplement se rendre au point C en dépit de ce que vous avez déjà pu écrire. Et là, on arrive à une des conditions les importantes :

 

Il faut savoir improviser. L’improvisation est indispensable. C’est tout bête, mais, les joueurs feront forcements quelque chose que vous n’avez pas prévu, tenteront de parler avec un personnage que vous n’avez pas défini. Et, sans improvisation, c’est là que tout éclate. On arrive aux murs invisibles (une particularité de certains jeux vidéo, qui bloquent physiquement le personnage pour lui restreindre l’accès à une zone). Le monde s’effondre et tout prend alors un désagréable goût de carton. À partir du moment où on se rend compte que quelque chose cloche, que le maître du jeu n’avait pas prévu une telle situation, les joueurs décrochent et une certaine déception peut alors s’installer. C’est là que joue la capacité à savoir broder de tout et de rien, il faut donner l’impression, toujours, que tout est prévu. Évidemment, cette compétence s’accompagne bien sûr d’une éloquence certaine : il ne faut pas avoir peur de se lancer dans de longues discussions, de monter sur la table pour déclamer des discours endiablés ou de répondre à une des lettres d’amour d’un joueur, en incarnant le rôle d’une jeune demoiselle un peu timide.

 

La suite évidente est qu’il faut des joueurs,  pour jouer. Là, c’est à vous de vous débrouiller : par le bouche à oreille, par des messages sur les réseaux sociaux ou via la newsletter quotidienne. L’unique conseil que je pourrais donner et qu’il faut cibler en priorité les débutants. Les joueurs expérimentés ont déjà une table et des parties récurrentes, et, bien qu’ils puissent se montrer très intéressés par ce genre d’initiative, c’est un public encore trois restreint pour s’axer uniquement dessus. Faire découvrir un nouveau loisir, extrememnt sataisfaisant et plaisant quand il est bien organisé, peut suffir à créer une communauté fidèle par la suite. C’est ainsi que toute table commence, uniquement avec des débutants qui n’osent pas encore mais qui deviendront vite accros.

 

La gestion du temps est aussi très importante. Pour des petits scénarios, chez moi, ça tourne autour de quatre heures déjà : ce qui est impensable en bibliothèque. Certains arrivent à jouer pendant plus de 10 heures ! Il vaut mieux raccourcir les parties (une à deux heures, peut-être, en se contentant d’amener seulement quelques éléments et péripéties) pour être sûr de garder l’attention des personnes concernées et de pouvoir faire des parties régulièrement. Car, c’est le but, les parties doivent être régulières pour solidifier les relations dans le groupe de jeu. Et, par corrélation, plus le temps imparti est court, moins vous passerez de temps à écrire le scénario. Tout est donc en faveur d’un format plus court mais plus régulier.

 

Ces cinq éléments sont cruciaux pour mettre en place une animation de ce type. Reste ensuite à définir l’intérêt que pourrez avoir une bibliothèque pour ce genre de projet : ça pourrait avoir pour objectif d’insérer socialement certaines personnes, de travailler l’expression et la créativité, de se divertir, de toucher à des thèmes sensibles mais indispensables, de se poser des questions sur la légitimité de certains actes, de découvrir des œuvres avec une exposition par exemple…

 

Bien évidemment, il manque quelque chose d’essentiel : les supports de jeu, les règles… Pour celui-là, c’est très simple. Les jeux de rôles sont vendus en majorité sous la forme de gros livres qu’il est donc facile d’acquérir pour une bibliothèque. Mais, au vu du prix coûteux de ces bouquins, il est peut-être plus profitable de commencer avec des jeux de rôles gratuits (en PDF), disponibles partout sur le net et très facilement. Finalement, rien ne vous empêche de créer vous-même un petit système de jeu passe-partout : il suffit juste de trouver une manière de résoudre les actions, souvent sous la forme de lancé de dés que l’on confronte à une compétence : Un joueur à 14 en informatique, pour réussir son action, il devra effectuer un jet inférieur ou égal à sa compétence grâce à un dé 20 (D20).

 

Tu as dit que ton nom était Bob et pas Jim. Ton mensonge est mal interprété et ils pensent maintenant que tu es un tueur en série.

 

Si vous doutiez encore de l’utilité de ce que je vous raconte depuis tout à l’heure, je vous laisse avec ce petit extrait, qui montre que je ne suis pas le seul à croire à la légitimité de ce loisir en bibliothèque :

 

Vous pouvez trouver l’article rattaché à cette vidéo sur cette adresse : https://biblouisemichel.wordpress.com/2015/11/07/rolisme-a-chignon-du-jeu-de-role-en-bibliotheque/. Mais aussi, sur le même blog, un autre billet sur la manière de monter un fonds de jeu de rôle : https://biblouisemichel.wordpress.com/2017/04/26/monter-un-fond-de-jeux-de-role-a-la-bibliotheque/.

 

Quelques références :

 

Ce qui suit présente quelques références de jeu de rôle qui pourraient être intéressantes pour une bibliothèque. Si je ne précise pas d’éditions particulières, ni de lieux d’achats, c’est principalement parce que c’est à vous de choisir ce que vous voulez acheter, et qu’il y a bien trop d’éditions et de suppléments, ce qui rend difficile le fait de faire un choix. Pour le premier énoncé, par exemple, il existe de nombreuses éditions et versions : l’une d’elle étant de la Space Fantasy (littéralement, de la Fantasy dans l’espace, avec des vaisseaux qui font piou-piou et des trous noirs). Pour ne pas vous tromper, pensez toujours à acheter en premier le livre de base et le livre du maître du jeu : un supplément ne servant à rien tout seul. Une simple recherche internet pourra facilement vous guider sur les livres qu’il faut acquérir pour débuter. Sinon, vous êtes aussi tout à fait libraire de demander son avis à des librairies spécialisées : et oui, ça existe. Ça ne marche pas, mais ça existe !

 

 

J’évite avec dessein de parler de Donjon et Dragons, qui est après tout le plus connu. Je vous présente ici Warhammer, le jeu de rôle fantastique. Le jeu se déroule dans un univers qui s’inspire à la fois du notre et de celui de Tolkien. C’est un monde qui n’a rien de féerique : les dangers sont nombreux et la difficulté est au rendez-vous. C’est de la dark fantasy (de la fantasy très sombre, toute moche avec plein de monstres dedans qui font des trucs très méchants. Genre Game of Thrones quoi.) à l’état brut. Je ne sais pas si je le conseille tant que ça aux débutants finalement. Mais, le monde est très attrayant et déjà bien présent dans la pop culture : il existe des figures, un jeu de plateau, des jeux vidéo, des romans… Bref, même avec un système de jeu un poil compliqué (faut aimer lire de tout, et pas trop avoir en horreur les mathématiques, aussi.), il reste une référence dans le domaine et pourrait être un bon choix pour débuter. Rien n’empêche d’édulcorer un peu l’univers et les défis, pour faire jouer des personnes un peu plus sensibles.

 

Pour ceux qui ont vu Bright, le film produit par Netflix avec Will Smith, sachez que c’est carrément inspiré de ce jeu de rôle, et que c’est mille fois mieux. Shadowrun, c’est un peu la rencontre entre deux univers qui n’ont rien à voir : tiens, si on mettait des dragons dans un monde ultra-futuriste ? Eh, l’idée est juste parfaite. L’Urban Fantasy, c’est d’abord de la Fantasy dans un univers contemporain (c’est avoir un boulanger orque, ou avoir un président à la peau orange, par exemple). Mais là, c’est de l’Urban Fantasy Cyberpunk (et ouais, ça claque !) : technologie à foison, thématiques transhumanistes, orientations, confrontation entre les traditions et les nouvelles technologies, promiscuité, rélfexion sur l’identité… Celui-là, c’est le bon pour faire la transition entre un monde de divertissement et des difficultés bien réels : avec un peu d’imagination, on peut parler de nombreux sujets et problématiques actuelles, tout en restant dans le cadre du loisir. Une mine d’or donc ! Et, cerise sur le dragon-robot, on a de nombreux jeux vidéo et romans pour attirer les gens, si ce n’est pas beau ça ! Il est donc tout à fait possible de promouvoir les parties en proposant tout simplement des documents en complémentarité.

 

Alors, celui-là, je n’ai pas eu l’occasion de l’acheter ni de le feuilleter. Mais, tous ce que j’ai lu de ce jeu de rôle me donne l’eau à la bouche et m’intéresse au plus haut point. Voilà ce qu’écrit le Grog (Guide du rôliste galactique) à son sujet : « Te Deum pour un massacre propose de vivre des aventures en France, au XVIème siècle, lors des guerres de religion. Le titre du jeu se réfère au massacre de la Saint-Barthélemy et au Te Deum que fit célébrer le pape en apprenant les faits. Ce massacre fut précédé et suivi de longues guerres civiles dont l'atrocité hante encore la conscience du pays. (...) Le contexte des guerres de religion permet de développer des intrigues chevaleresques lors des différents conflits qui ont déchiré la France, des intrigues politiques entre les différentes factions d'un pays en pleine guerre civile ou des intrigues de cour dans la maisonnée d'un noble. L'accent du jeu est mis sur le réalisme des relations sociales, sur l'importance des positionnements religieux, et sur la petite histoire qui s'écrit dans l'ombre de la grande. Les personnages incarnés peuvent aussi bien être des voyous de basse extraction que des nobles de haute naissance. »

 

Voilà les trois gros jeux de rôle que je pourrais conseiller pour débuter : attention cependant, ils ne sont peut-être pas les plus faciles à faire jouer. Notez qu’il existe aussi énormément de jeux de rôles qui proviennent d’œuvres littéraires : on a par exemple, mon préféré et un très grand classique, l’Appel de Cthulhu qui est inspiré du Mythe de Lovecraft. On a un jeu de rôle sur le Seigneur des Anneaux de Tolkien, sur les Lames du cardinal, de Pierre Pevel. Rapidement, on a aussi des jeux de rôles : Stargate ; Star Wars ; Firefly ; Buffy contre les vampires ; Harry Potter (pas d’officiels pour autant, que des indépendants) ; Conan le Barbare, etc. Et, loin de ces grosses licences, on a une flore foisonnante de jeux petits jeux de rôles qui tiennent sur une page, de livres indépendants et gratuits qui sont disponibles au téléchargement sur internet (à l’aide d’une simple recherche Google !).

 

En bonus, parce que tout le monde connaît et qu’il est souvent vu en bibliothèque : le Donjon de Naheulbeuk. Peu de gens le savent, mais, l’univers est une parodie gigantesque de l’univers du jeu de rôle. On y retrouve tous les clichés du genre, avec des références plus ou moins cachées. Le plus important à noter, c’est que le livre de base et les annexes sont gratuits sur le site officiel ! C’est sûrement le meilleur pour faire une transition efficace, avec des documents déjà possédés. Le seul truc, c’est que le jeu est lui aussi conçu comme une parodie : c’est plus léger, drôle mais, c’est surtout plus gore, plus frustrant et injuste. Il faut alors bien savoir gérer l’aspect comique de la chose, ce qui suppose un certain humour mais aussi une certaine connaissance du jeu de rôle : c’est le soucis des jeux à ambiances, ils sont durs à maîtriser pour les débutants.

 

Pour approfondir et mieux comprendre :

 

 

À la suite, je vous propose de nombreux sites de références pour enrichir et continuer à vous informer sur cet univers-là. Je n’ai pas su, ni pu, tout traiter dans ce court article et les ressources suivantes permettront de combler les nombreux trous qui doivent encore rester (mais ça ne sera pas suffisant pour tout savoir non plus !). Le meilleur conseil que je pourrai vous donner, pour terminer, c’est de faire de la manière dont vous le sentez et le voulez : le jeu de rôle n’a pas de règles précises, n’a pas non plus besoin d’un matériel sophistiqué (des feuilles, des dés… Et encore, ça aussi, c’est discutable !). La seule chose véritablement nécessaire, c’est l’envie de partager un moment d’imaginaire, l’envie de créer quelque chose à plusieurs.

 

GROG : Le grog, ce n’est rien que moins que le Guide du Rôliste Galactique. C’est une gigantesque encyclopédie où vous pourrez des références sur de très nombreux jeux de rôles, qu’ils soient indépendants ou non. À la suite de chacun des articles, étudiant avec minutie l’univers et les spécificités des systèmes (parfait pour se mettre l’eau à la bouche), vous pourrez trouver des critiques et discussions des joueurs-membres. C’est parfait pour découvrir des nouvelles références et les confronter avec un public spécialisé, bien plus indiqué pour vous aiguiller sur la difficulté ou sur les usagers qui seront à viser. Lien vers le site : http://www.legrog.org/

 

 

Scenariothèque : Le nom est assez évocateur. Ici, c’est une bibliothèque de scénario et d’aides de jeux (des petits éléments qui pourront vous aider à plonger vos joueurs plus facilement dans une ambiance : avec des coupures de journaux, des tutoriels pour faire des décorations adéquates …) avec des collections assez intéressantes. Vous pourrez trouver de nombreuses aventures en libre-service, le plus souvent, et c’est logique, pour les jeux de rôle les plus connus. En plus, le site propose parfois des programmes informatiques pour vous aider dans la création de personnages mais, il offre aussi la possibilité de télécharger et imprimer ces mêmes fiches de personnage. Bref, indispensable. Lien vers le site : http://www.scenariotheque.org/

 

 

Du bruit derrière le Paravent : Celui-là, c’est mon petit chouchou. C’est le blog d’un rôliste plus qu’expérimenté, qui nous livre des réflexions marrantes (mais toujours très intéressantes !), des critiques sur des jeux marquants, des traductions de petits jeux indépendants et des théories et conseils sur comment s’améliorer dans sa pratique du jeu de rôle. C’est peut-être une ressource un peu trop complexe à prendre en main pour les débutants en revanche, surtout au niveau des théories rôlistiques. Mais, sa vision de ce loisir permet de vraiment prendre conscience de toutes les subtilités de ce divertissement. Lien vers le site : http://awarestudios.blogspot.fr/

 

Place to Go, place to Be : Pour faire vite, ce site récence des traductions d’articles et billets de la sphère rôliste anglophone : bien plus active que la française. Ce site possède de tout : des articles sur la création de scénarios, sur les relations entre MDJ (maître du Jeu) et joueurs, sur l’histoire du jeu de rôle mais aussi des articles très fournies sur les réalités historiques (combats moyenâgeux, Première Guerre mondiale, etc.). Lien vers le site : http://ptgptb.fr/

 

Il existe encore tellement de sites, de chaines Youtubes ou d’associations qu’il serait tout à fait pertinent de citer. Mais, je pense bien que l’article est peut-être déjà assez dense comme ça. J’espère, au moins, avoir pû prouver la légitimité de cette pratique. Et, j’espère surtout, lui avoir rendu honneur.

 

PS : Je n'ai pas pu trouver toutes les ressources pour les images, alors j'ai préféré ne pas directement les citer pour faire un message général. En dehors du texte, rien d'autre n'appartient au Blog : ce qui comprend les images, les liens et la vidéo.

 

M. S.

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22 mars 2018 4 22 /03 /mars /2018 18:29

Berserk est un manga paru pour la première fois au Japon en 1989. Il se verra complété d’un 39ème tome en janvier 2018. C’est une occasion de revenir sur ce seinen étonnant.  
 

 

L’auteur-dessinateur Kentaro Miura est né en 1966 au Japon dans la ville de Chiba. Depuis 1976 il a écrit quelques séries de mangas tels que Muiranger ou King of Wolves en 1989 ainsi que des « one shots ». Mais son manga qui a connu le plus de succès se trouve être Berserk.  En 2002 Kentaro Miura reçoit notamment le « Prix de la nouveauté », qui récompense le meilleur espoir, du Prix culturel Osaka Teruka grâce à Berserk. 

 

Le manga fut premièrement édité par les éditions japonaises Hakusenta. En France, les droits seront d’abord achetés par Samouraï Editions puis la série sera reprise par les éditions Glénat en 2004. Berserk a été adapté de nombreuses fois en animes et en films d’animations : deux animes sont apparu en 1997 puis en 2017 et trois films sont sortis en 2012, 2013 et 2014. Il existe également des jeux vidéo ainsi qu’un roman inspiré du manga. Pour trouver de titre de son manga l’auteur s’est sans doute inspiré des Berserker, ces guerrier-fauve issus de la mythologie nordique entrant dans des fureurs dépensant l’entendement. Le caractère de ces derniers ressemble particulièrement au personnage principal, le héros du manga, Guts. 


 
Guts est un guerrier combattant ses ennemies avec hargne et fureur à l’aide d’une épée gigantesque qu’il garde précieusement contre lui. Il évolue dans une époque médiévale fantastique où les combats sanglants des mercenaires font rages.  

 
Sa rivalité avec un des autres personnages Griffith est le fil conducteur de l’histoire qui connait de nombreux rebondissements. D’abord son ami, ce dernier le trahi et va devenir son ennemi. 
Guts, héros solitaire, va alors se plonger au plus profond des ténèbres en quête de vengeance et va changer drastiquement sa façon de penser et d’agir afin de trouver la paix et -qui sait- la lumière, la vraie. 
On est surpris par la personnalité propre a chacun des personnages de l’œuvre, même les personnages secondaires sont bien développés, on peut alors facilement s’y identifier. Certains sont d’ailleurs loin d’être manichéens ce qui renforce leur personnalité et notre attachement à eux. 
 
Vous l’aurez compris résumer Berserk est compliqué sans révéler trop d’éléments de l’histoire, de plus il y a plusieurs lectures de ce manga culte. On peut juste y voir une histoire de combat mais en analysant les personnages et l’environnement on obtient une réflexion sur la guerre, l’amitié, la religion et bien d’autres thématiques. 
 
Qu’en est-il du dessin ? Il est splendide, on voit clairement une évolution entre les premiers tomes ou le dessin était déjà beau et les derniers de la série. Certaines doubles planches sont magnifiques et on se surprend à rester bloqué sur ces dernières vu le nombre de détails qui les composent. Le graphisme est généralement assez sombre, gore par moment, l’auteur applique un style assez 
violent mais toujours justifié par l’époque ou évoluent les personnages. Si vous êtes réticent a tout cela passez votre chemin car le manga possède beaucoup de planche montrant cette violence. 

Berserk nous raconte finalement la descente aux enfers de Guts, homme à la volonté d’acier qui ne fléchit pas en affrontant les obstacles sur sa route vers la vengeance. Ce chemin parsemé de violence et de joie nous révèle la folie de Guts qui au final se révèlera le personnage le plus humain de l’histoire. 

 

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18 mars 2018 7 18 /03 /mars /2018 18:29

Virginie Despentes âgée de 48 ans est une auteure, réalisatrice et traductrice à succès connue principalement pour Baise-moi et sa trilogie Vernon Subutex. Virginie Despentes est un pseudonyme qui fait référence au quartier « des pentes » à Lyon, où elle y a vécu une partie sa vie de prostituée. Ses écrits sont très oralisés avec un style assez cru et brutale qui peut donner l’impression d’un manque de tact certain. A travers ses œuvres, l’auteure participe à la libération des mœurs et propose une critique complète de la société. Ces critiques sociales ont pour but de poser des questions aux lecteurs et spectateurs sur le bon sens de la vie actuelle. Tous les sujets abordés dans ses textes sont des sujets tabous ou compliqués, qu’elle raconte avec beaucoup de recul mais surtout de vécu comme le viol, le terrorisme, la violence conjugale, la quête d’identité, les orientations sexuelles, les problèmes de drogues et d’alcool…

 

 

Mais d’où vient ce besoin de critiquer et d’affirmer la société telle qu’elle est vraiment ?

Dès sa plus tendre enfance, les parents de Virginie Despente, tous deux postiers, mènent la petite fille dans des manifestations engagées. Issus d’une famille de syndicaliste, elle baigne dans les conflits. Elle a l’esprit d’une meneuse et sait où elle veut aller, c’est ainsi qu’à son entrée au collège malgré le fait qu’elle semble assez seule et se fait élire d’année en année déléguée, son esprit radical et visionnaire l’emporte haut la main. Toutefois ce même esprit un peu trop hargneux fait que dès ses 15 ans elle est internée dans un hôpital psychiatrique qui la pousse dans ses retranchements et à la violence.

 

Pourquoi avoir choisi la voie de l'écriture pour une "délinquante" ? 

A 17 ans, elle est victime d’un viol en faisant du stop. Ce viol lui permet d’accéder à l’écriture qui lui procure un grand bien-être, une échappatoire. 

Bien qu’elle tente d’avouer aux thérapeutes qui la suivent (et à elle même) que ce traumatisme ne l’a pas vraiment troublé, Virginie Despente reste marqué. Elle publie d’ailleurs Baise-moi son premier roman qui fait d'ailleurs l'objet d'une adaptation cinématographique, où le personnage principal Manu est également dans le déni suite à un viol. C’est bien plus tard que l’auteure avouera que ce viol l’a choqué mais qu’elle en est en quelque sorte reconnaissante car ce viol fait d’elle l’auteure qu’elle est aujourd’hui.  

 

Son troisième roman, Les Jolies Choses est aussi bien reçu par la critique puisqu’il reçoit deux prix, le prix Flore en 1998 et le prix Saint-Valentin en 1999.

D’autres livres sont publiés et font aussi beaucoup de bruit puis s’ensuit une période de silence littéraire jusqu’en 2010 où elle marque son retour avec la publication d’Apocalypse Bébé qui reçoit le prix Trop Virilo et le prix Renaudot la même année.

 

Vernon Subutex la série coup de foudre !

Toutefois, j’ai véritablement commencé à suivre Virginie Despente avec sa trilogie Vernon Subutex publiée entre 2015 et 2017 qui a reçu le prix Anaïs-Nin, le prix Landerneau et le prix La Coupole en 2015.

L'auteure explique que l’idée d’écrire ce roman est venu des personnes d’une cinquantaine d’année qu’elle côtoyait et qui vivaient des situations toutes plus compliquées les unes que les autres comme la dépression.  Cette trilogie raconte l’histoire de Vernon Subutex un des disquaires les plus célèbres de Paris qui à la suite d’une grosse crise du disque doit fermer son magasin. Suite à cela, Vernon Subutex devient mou, limite dépressif et vit sur les aides sociales en évitant de sortir de chez lui. Toutefois, sans aucune source de revenu fixe, il se fait expulser de son appartement. Il décide de solliciter l'aide de ses anciens amis ; il est donc hébergé quelques jours par des personnages radicalement différents avant de se retrouver sans argent à la rue.

Une fois de plus on reconnaît bien la pâte de Virginie qui met en avant les difficultés sociales et les crises de la vie. Toujours dans un discours bien cru et violent histoire de garder le lecteur en haleine sur un livre mais aussi plusieurs tomes. 

 

Pour les plus curieux d’entre vous, sachez que la trilogie Vernon Subutex va d’ailleurs être adapté en série sur la chaîne Canal + avec des épisodes d’approximativement 30 minutes chacun pour fin 2018. L’acteur en tête d’affiche qui jouera Vernon n’est autre que Romain Duris qui interprétait le personnage de Colin dans l’adaptation cinématographique de l’Écume des jours... 

 

... qui est aussi la voix française de Flynn Rider dans Raiponce (je sais qu’il y a des fans de Disney dans cette promo alors je vous embrasse).

 

​​​​​​

 

Vous l’aurez compris, les ouvrages de Virginie Despentes font d'elle le symbole d'une littérature décalée, osée et provocante. Je ne peux que vous conseiller de la lire vous allez forcément l’apprécier et trouver un sujet qui vous tente plus qu’un autre parmi ses œuvres.

 

Marine. S - MDL Aix

 

 

Gros coup de coeur pour cette femme caractérielle et ses textes poignants 

 

 

 

 

 

 

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17 mars 2018 6 17 /03 /mars /2018 17:28
Jazz et Orient, le dialogue des cultures

        Fruit d'un métissage musical pour le moins surprenant, le jazz oriental affranchit les frontières pour nous offrir un mélange culturel inouï. Ce nouveau genre musical se fait le témoin d'un monde qui change, d'un monde où les cultures échangent et se mélangent. 

Le jazz oriental se situe à la croisée de la culture de l'Orient et du bassin méditerranéen et de la culture du jazz occidental, lui-même issu d'Afrique Noire. On trouve ainsi dans cette musique un métissage des caractéristiques musicales propres à ces deux cultures.

Une rencontre instrumentale

 

        Afin d'enrichir leur palette sonore et d'opérer ce fameux métissage musical, les artistes de jazz oriental font le choix de formations instrumentales plutôt atypiques. En effet, en s'appuyant sur la formation classique du jazz, constituée par le trio rythmique piano-batterie-contrebasse, ils intègrent à leurs morceaux des instruments typiquement orientaux afin de donner une coloration nouvelle à leur musique.

On peut ainsi trouver dans le jazz oriental, des instruments comme l'oud. Instrument-roi de la musique arabe, ce dernier remonte à l'antiquité de l'Iran et de l'Asie centrale. Sa forme actuelle date du début du IXe siècle. L'oud est un instrument à cordes pincées sur lequel on ne peut jouer que des mélodies.

Marcel Khalife, né au Liban et nommé en 2005 artiste de l'Unesco pour la paix, nous offre avec Caress un morceau où il allie le charme de la mélodie orientale, avec une virtuosité toute particulière à l'oud, et la liberté du jazz avec des parties d'improvisation.

Caress, Marcel Khalife

D'autres instruments orientaux peuvent être utilisés dans le jazz oriental. On trouve par exemple, dans certains morceaux, la présence d'un duduk, un instrument à anche double d'origine arménienne, ou encore d'un serpent.

Duduk
Serpent

 

Mourir pour ton décolleté, Rabih Abou-Khalil - Morceau associant l'oud, le duduk et le serpent

Un métissage musical

         Le jazz oriental naît de la fusion entre deux esthétiques musicales différentes. On retrouve ainsi dans cette musique des caractéristiques propres à celles-ci.

Au jazz, elle emprunte sa structure selon laquelle un thème mélodique est annoncé par l'instrument soliste accompagné du trio rythmique qui fait ensuite place à une ou plusieurs parties d'improvisation pour ensuite terminer sur une reprise du thème qui peut être varié ou écourté. L'improvisation est typique du jazz : elle traduit sa liberté et sa virtuosité.

Se rajoutent à cela des caractéristiques musicales purement orientales, telles que l'utilisation de modes orientaux comme le mâqam Hijaz pour composer le thème mélodique. Ces modes donnent ainsi des colorations sonores typiques de la musique orientale. Marcel Khalife a ainsi utilisé le mâqam Hijaz pour composer Caress.

Le parcours de Jasser Haj Youssef,

compositeur de jazz oriental

 

     

         Né en 1980 en Tunisie, Jasser découvre très tôt la musique orientale. Son père, ethnomusicologue, l'initie à l'improvisation. Il suit également une formation académique aux conservatoires de Monastir et de Tunis. Il étudie plus tard le violon classique et la musique de chambre. À 14 ans, le musicien est déjà soliste au sein de grands ensembles tunisiens. Il intègre ensuite différents ensembles dont l'Orchestre symphonique de Tunis à l'âge de 19 ans. En 2003, il obtient son diplôme de violon classique ainsi qu'une maîtrise en musique et musicologie.

C'est cette même année que le jeune interprète quitte son pays pour poursuivre des études de musicologie en France. Cet exil va le pousser à composer du jazz, qui l'attire depuis longtemps, tout en y intégrant des éléments orientaux issus de sa propre culture musicale. Il participe alors à de nombreux projets, dont diverses expériences d'échanges musicaux. En 2008, il se produit en solo dans plusieurs festivals en Europe et dans le monde arabe ainsi qu'au siège de l'Unesco.

 

Jasser Haj Youssef

           En 2012, le musicien tunisien signe son premier opus Sira, qui signifie chemin en arabe. Friggya en est le 8e titre et rassemble les caractéristiques du jazz oriental. En effet, ce morceau réunissant un violon, un piano, une contrebasse et des percussions (batterie et bendhir) mêle influences jazz et orientales.

On trouve ainsi des éléments de la culture jazz comme le jeu marqué du piano qui joue des accords et réalise une improvisation, les pizz à la contrebasse (mode de jeu qui consiste à pincer les cordes au lieu de les frotter avec un archet) et l'intrusion de différentes couleurs sonores.

Du côté des références à la musique orientale, on peut citer un langage modal fort (le compositeur a recours à des modes orientaux pour composer ses mélodies) ainsi que des rythmes inspirés de musique de danses traditionnelles.

Friggya, Jasser Haj Youssef

      Ce morceau, au caractère tantôt méditatif, tantôt agité, dévoile ainsi un mélange des cultures audacieux au rendu assez fascinant.

Cette musique est le reflet de nos sociétés actuelles et les problématiques qui les construisent : entre exil et découverte, le jazz oriental trace de nouvelles frontières et fait dialoguer les cultures dans un but de partage de connaissances. Il permet de transmettre différemment un héritage musical et culturel fort tout en innovant sans cesse.

 

Tess

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 18:30

L’art contemporain est un vaste domaine qui peut rebuter beaucoup à cause de sa forme non conventionnelle. En Corée du Sud, comme ailleurs, les artistes graphiques et illustrateurs se font connaitre par de multiples canaux de communication notamment les réseaux sociaux. Il est temps maintenant de nous pencher sur deux artistes coréens dont l’œuvre nous tient particulièrement à cœur : l’artiste connue sous le pseudonyme Puuung et Jungho Lee.
Pour comprendre un peu plus leurs parcours et leurs œuvres nous les avons contactés et leurs avons posés quelques questions.

 

Puuung est une artiste qui a, des sa plus tendre enfance, baignée dans l’univers du dessin. A l’université elle est tellement acharnée dans son travail qu’elle réalise que pour être heureuse elle doit avant tout dessiner pour elle même. C’est à ce moment là qu’elle décide de dessiner chaque jour. De cette idée est née la série de dessins sur l’amour appelée « Love is ». On retrouve souvent dans ses créations le chat, les belles maisons en pierre ou même les intérieurs d’appartements et la chaleur qui peut s’en dégager. Pour inspiration, elle prend les petites choses de la vie quotidienne qui la rendent heureuse et lui permettent de se sentir vivante telles que retrouver ses amis autour d’un repas, trouver des jolies fleurs sur le bord de la route quand elle marche, ou même regarder un beau ciel bleu. Étant passionnée par l’architecture, Puuung s’aide de ses lectures de livres sur ce thème pour dessiner.

Question : Comment vous sentez vous par rapport au fait que vos animations et vos dessins soient connus à travers le monde ?
Puuung : Je suis vraiment reconnaissante envers tout le monde. Merci. Je ne sais pas pourquoi mes dessins plaisent à l’étranger autant qu’en Corée du Sud. J’ai essayé de deviner mais je ne sais pas. Les deux personnes qui apparaissent dans mes dessins (ref série « Love is ») sont tout ce qu’il y a de plus ordinaires. Ils ne sont pas particulièrement beaux, ni attractifs, ni sophistiqués. Ce sont des gens que l’on peut facilement retrouver autour de nous. Je les ai pensés comme des personnages incolores et totalement neutres auxquels chacun peut donner une couleur et une histoire en fonction de sa propre histoire personnelle. Beaucoup de gens me disent « Ces dessins, on dirait ma vie ! C’est totalement moi ! » Beaucoup s’identifient à mes deux personnages et je pense que c’est la raison pour laquelle mes dessins sont connus et appréciés à travers le monde.

Ses premiers dessins
Une de ses dernières réalisations


Bien qu’elle soit connue à travers le monde grâce aux réseaux sociaux où elle est très active, Puuung n’essaye pas de diffuser un message particulier à travers ses dessins : elle dessine d’abord pour elle. La diffusion de ses œuvres, qu’elle dessine parfois en live à travers les réseaux Facebook, Vlive, Grafolio (site où l’artiste dépose ses œuvres), Redbubble (Site de vente d’objet dérivés).
Elle espère que les amateurs de dessins puissent  ressentir la même chaleur et le même sentiment de confort qu’elle a pu éprouver elle-même en dessinant. Grâce a son succès grandissant son livre Love is sera distribué dans les pays anglophones.
Bien qu’elle ait des amis eux aussi illustrateurs, elle ne les rencontre pas souvent car elle préfère se consacrer au dessin toute la journée. Malgré cela Puuung est ouverte à la possibilité d’une collaboration avec un ou plusieurs autres artistes qu’ils soient coréens ou étrangers. Bien sûr, son œuvre principale, étant, pour l’instant la série de dessins « Love is », une éventuelle collaboration serait à envisager dans le prolongement de cette série.

Lee Jungho, quant à lui, a remporté en 2016 le prix World Illustration Awards pour ses dessins surréalistes mettant souvent en scène des livres. Depuis 2007, il travaille comme illustrateur pour différents médias coréens. L’artiste utilise, pour ses dessins, des fusains, de l’aquarelle et de la gouache  et par la suite il retouche ses œuvres avec des logiciels de dessin.

Promenade, son dernier livre édité chez Sang en Corée du Sud et Milan en France,  regroupe 21 dessins. Pour M. Lee Jungho le « thème général de chaque image est une interprétation surréelle du livre pour nous aider à enrichir notre imagination ». 


L’avenir de l’édition jeunesse coréenne


Depuis les années 1990, l’édition jeunesse en Corée du Sud connait une effervescence en raison de l’engouement des lecteurs pour les albums. La Corée tient à sectionner ce marché en trois parties, le conte traditionnel,  les albums éducatifs et les créations contemporaines.
Le pays a pris conscience que sa production éditoriale plaît a un large public et même en dehors de ses frontières notamment lors de la Foire du livre jeunesse de Bologne, en 2009 alors que  l’album Eyes de Rhimm Sang-bek est primé. 

L'importance de l'image et du dessin peut nettement se voir à travers ces quelques exemples coréens. Nous avons pu découvrir ces artistes grâce à nos études et notre goût pour la Corée du Sud et nous espérons que cela vous donne envie de vous plonger dans ces deux univers d'artistes totalement différents et très similaires à la fois !

 

Sites et articles utilisés :
Puuung
https://www.kickstarter.com/projects/puuung1/love-is-puuungs-illustration-of-love?lang=fr
https://www.redbubble.com/fr/people/puuung1/shop
https://mrmondialisation.org/puuung-gestes-damour/
http://www.grafolio.com/story/351#middleTab
https://www.facebook.com/puuung1
Lee Jungho
https://positivr.fr/jungho-lee-illustrateur-livre-sud-coreen-promenade-dessins-surrealiste/
http://www.thisiscolossal.com/2016/08/dreamy-illustrations-for-book-lovers-by-jungho-lee/
 http://www.leejungho.com/
Edition jeunesse
https://www.bief.org/Publication-3577-Articles/La-tres-creative-edition-jeunesse-coreenne-passe-les-frontieres.html

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18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 18:33

Quand d'autres font du tennis, de la course à pied, de la musculation...Moi je fait du Ragga Dancehall ! Plus qu'un sport, c'est pour moi une passion que j'aimerais partager avec vous et vous la faire découvrir... En avant !

 

D’où ça vient ? Qu’est-ce que c’est ?

 

Etymologiquement, « ragga » vient de « raggamuffin » qui signifie en Jamaïque « glandeur ». Par extension, le ragga représente surtout un style de vie marginal, une façon d’être d’un débrouillard en galère mais qui restera toujours honnête. Le dancehall est une branche consciente du ragga et représentait à la base l’endroit où les gens venaient danser. Le ragga dancehall est donc un mélange entre état d’esprit et genre musical. Elle apparaît fin des années 70 en Jamaïque en tant que sous-genre du reggae. C’est au milieu des années 80 qu’elle se caractérise et se détache vraiment du reggae sous le nom de ragga. Avec l’instrumentation électronique, son importance augmente ainsi qu’un rythme plus rapide. On peut considérer le dancehall dans le monde du reggae comme le hip-hop pour la musique noire américaine. En France, c’est le chanteur Tonton David qui devient pionnier du dancehall avec Peuples du Monde : il sort de l’univers underground sous le terme de raggamuffin. Plusieurs artistes francophones s’y mette par la suite, comme Krys, Admiral T, Saik et Kaf Malbar. Les DJ les plus importants du début du Dancehall sont Yellowman et Eek-a-Mouse qui abordent les thèmes récurrents du dancehall sous l’humour plutôt que la violence. Car, en effet, le ragga dancehall a des rythmiques plus agressives, les thèmes que l’on retrouve le plus souvent tournent autour des injustices sociales et du sexe.  

Quelques musiques

- Amiral T ft Toopiti Donne tout

- Ayo Jay The Vibe

- Vybz Kartel Fever Yuh Love

- Missy Elliot

- Spice So me like it

- Serani No Games

- Maleek Berry Kontrol

- Charly Black, J Capri Whine & Kotch – Raw

- Popcaan Ova Dweet

- Mavado Give it all to me

- Gyptian Wine Slow

Ces quelques titres ne sont vraiment pas exhaustifs ! Ils sont là pour vous donner une idée mais il ne faut pas catégoriser, il est tout aussi possible de danser du Dancehall sur du Chris Brown par exemple (une super danseuse de Dancehall : Laure Courtellmont a d’ailleurs chorégraphier Questions de Chris Brown !).

Mon expérience personnelle

 

Le ragga dancehall est une danse sensuelle, dans la provocation, donc cela demande de s’accepter, accepter son corps, avoir confiance en soi et se laisser aller (tout ce qui a de plus difficile à avoir quoi haha). C’est une danse où le plus important est notre propre interprétation de la danse selon notre ressenti avec la musique. L’attitude fonde toute la danse et dépend de nous, on peut avoir une attitude agressive plutôt « rentre dedans » ou alors plus langoureuse et plus hautaine, quelle qu’elle soit, il faut se laisser aller et être à fond !

Tout cela a fait que le ragga dancehall m’a apporté beaucoup sur un point personnel : de la confiance en soi, l’acceptation de moi et du laisser-aller, une fois tout ça acquis on prend tellement plus de plaisir à danser ! Je ne dis pas ça pour étaler ce que cela m’a apporté mais pour vous faire comprendre ce qu’elle peut vous donner à vous aussi ! Même si cela n’arrive pas du jour au lendemain, comme pour tout il faut persévérer ! Certes, il y a de la technique mais une technique approximative avec une attitude puissante et où l’on ressent que la personne s’éclate et nous transmet quelque chose, est bien mieux qu’une technique parfaite, sans attitude ni émotions.  

Où faire du ragga dancehall dans les alentours ?

 

Cette danse vous intrigue, vous donne envie ? Alors je vais vous donner quelques lieux autour d’Aix-en-provence et Marseille où vous pourrez vous faire plaisir ! Ce sont des studios de danse trouvés sur le net, je ne les ai pas essayés donc je ne peux pas vous en parler précisément, disons que je vous facilite la tâche ! Mais il faut savoir néanmoins que chaque professeur est unique et a son style, vous ne danserez jamais pareil où que vous alliez !

- Dance Skills Academy : Celle ci je peux vous en écrire un petit mot, pour la simple et bonne raison que je danse chez eux ! Elle se trouve à Aix-en-provence, près du parc de la Torse (75 rue Edmond Michelet), le studio a récemment été refait ! Il y a une énergie de fou et on ressent bien la passion et l’investissement du professeur, assez contagieuse. Il a récemment fait un workshop avec ladite Laure Courtellemont (pour son « Christmas Tour » venant de L.A) qui a réussi à la faire venir dans le sud ! Je vous laisse allez voir la vidéo présente sur la page facebook du département, pour vous faire une idée de ce qu’il se fait au studio et du ragga dancehall en général ! [Pour plus de renseignement voici l’adresse mail de l'école : danceskillsacademy@gmail.com ]

- Studio Dance 13 – Aix-en-Provence Bouc Bel Air

- Fit’Tonic – Aix-en-Provence Le Tholonet

- Be Bop n°1 – Zone commerciale Plan de Campagne (Cabriès)

- Marseille Danse Academy – Marseille

- K-danse – Marseille

- Pacific School – Marseille

 

-Eva.G

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16 février 2018 5 16 /02 /février /2018 07:24

La série que nous allons vous présenter aujourd’hui n’est pas une série comme les autres. C’est une comédie dramatique créée par Stephen Falk. Elle à commencé à être diffusée sur FX en 2014 et a basculé sur FXX à partir de 2015 aux États-Unis. C’est une série avec un petit format puisque les épisodes durent de 21 à 26 minutes et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous l’avions choisie à l’origine.

En France, la série est diffusée sur Canal + Séries depuis le 24 Décembre 2016 et depuis la saison 4, les épisodes sont émis le lendemain de la diffusion américaine, en version originale sous-titrée.

Source : Huffington Post

C’est l’histoire d’un homme, Jimmy, narcissique et arrogant, « pseudo » écrivain, qui rencontre au mariage de sont ex petite-amie auquel il s’invite, une femme, Gretchen, névrosée et dépressive et handicapée des relations humaine. Vous nous suivez jusque là ? Bien, parce que la suite pourrait vous faire fuir ou bien vous faire tomber amoureux, pas de demi mesure dans cette série...

Leur rencontre en elle-même est tout sauf ordinaire, Gretchen vient au mariage par le biais de sa meilleure amie Lindsay, elle est en train de voler les cadeaux reçus par la mariée quand Jimmy la voit.

Tous deux sont des fumeurs invétérés et après que Jimmy soit chassé sur mariage, ils décident de fumer ensemble dehors, sur le trottoir. L’histoire pourrait s’arrêter la, direz-vous : une simple rencontre dans un mariage… Mais en quoi cette série se différencie-t-elle des autres ? Par ce que ça, chers lecteurs, c’est la seule partie raisonnable de l’histoire de cette série (et encore...)

Vont se rajouter au couple, d’autres personnages principaux comme le meilleur ami de Jimmy, Edgar, un vétéran de la guerre d’Afghanistan encore bouleversé par ces événements et en recherche d’amour et d’amitié.

Lindsay, vous vous souvenez d’elle ? La meilleure amie de Gretchen, et bien elle fait partie intégrante de la série avec sa naïveté et ses enfantillages.

Ce petit quatuor nous en fait voir de toutes les couleurs entre déchirement et « amour » passionné ; entre sexe, alcool et autre abus, la vie n’est pas toujours rose.

                        

« Ils sont capables du meilleur comme du pire mais c'est dans le pire qu’ils sont les meilleurs. »

 

Alors avec une intrigue comme celle-ci, les plus sceptiques pourraient se demander, quel est le réel intérêt de cette série ? Et pourquoi « s’amuser » à regarder deux personnes qui se détruisent mutuellement ?

Une série imprévisible ? Pire qu’un euphémisme !

Tout d’abord, dès le premier épisode, la série montre sa franchise autant sur le point du caractère exécrable et outrancier des personnages, que sur l’emprise que ces comportements peuvent provoquer chez le spectateur. On a envie, avec un certain voyeurisme, de savoir comment vont « finir » ces personnes, et quelles bricoles vont bien pouvoir leur arriver.

On sait rapidement à quoi s’attendre avec ces deux caractères explosifs et cela peut changer des séries où, malgré un certain suspense, on ne doute pas du « happy end » qui finira bien par arriver. Gretchen et Jimmy sont les personnages les plus imprévisibles qui soient. On oserait presque dire que regarder cette série revient à un certain masochisme, tant ils se brisent et nous brisent parfois par la même occasion.

 

Un humour bien particulier

Mais You’re The Worst ne se résume pas à une série déprimante et triste, qui pousse au masochisme, loin de là ! Elle est aussi pleine d’humour, un humour très particulier qui oscille entre le sarcasme assumé de Jimmy, les blagues douteuses de Lindsay, le j’men-foutisme légendaire de Gretchen, accolé au côté candide d’Edgar. Tout ce mix hétérogène crée une tornade humoristique hilarante et surprenante.

Source : Vulture

de gauche à droite ; Jimmy, Gretchen, Lindsay et Edgar

Les sujets les plus terribles sont tournés en dérision, mais de manière tout de même correcte. Les névroses de tous ces personnages sont exagérées et le trait est forcé pour susciter le rire et justement éviter de tomber dans le pathos, tout en évoquant avec justesse les maladies mentales. Même le sexe est sujet à l’humour : les quelques scènes éparpillées dans les épisodes sont explicites mais dédramatisent l’acte sexuel parce qu’elles sont courtes et cocasses. Pour ne rien spoiler, on peut citer vaguement qu’un godemichet peut carrément devenir la source d’un incendie domestique… !

 

Une histoire d’amour par comme les autres

La série s’éloigne également largement des histoires à l’eau de rose et des drames dignes de Roméo et Juliette. Jimmy et Gretchen sont indescriptiblement instables dans leur relation, et dans leur quotidien de manière générale. C’est cela qui pique encore une fois notre curiosité au vif, qui donne envie de les suivre et même parfois d’essayer de les comprendre, bien que cela s’avère presque tout le temps impossible.

Source : Den of Geek

Leur histoire n’est tout de même pas dénuée de mignonnerie et d’amour puisqu’ils arrivent parfois, par périodes, à être affectueux l’un envers l’autre. Ils arrivent même à se prouver leur amour et à l’exprimer ; certes cela se fait de manière plus ou moins étrange, puisque rappelons-le, on parle bien de Jimmy et Gretchen, le « pire » des meilleurs couples.

 

Des personnages attachants

Jimmy et Gretchen n’ont pas le monopole du petit écran dans cette série puisque les autres personnages sont omniprésents dans tous les épisodes. C’est parfois même sur Lindsay, Edgar, et les autres personnages qui gravitent autour d’eux que les épisodes se concentrent. En effet, le format 20 minutes permet facilement ce genre d’initiative. Cela aide à faire une rotation au niveau des personnages, on peut les comprendre davantage en profondeur et s’attacher très facilement à eux, malgré (et grâce à ?) leurs bizarreries.

Source : The Mary Sue

Au final, ce quatuor infernal devient rapidement notre quatuor préféré. Avec leur extravagance et leur déséquilibre, on apprend à les aimer comme ils sont et à les accepter dans leur folie. Ils créent une sorte de microcosme bien à eux, dans lequel ils évoluent, tombent, et se relèvent ensemble. Tout cela pour essayer de retrouver, pour leur intérêt comme pour le notre, une santé mentale digne de ce nom !

 

You’re The Worst finalement c’est une recette très particulière : confrontez une dépressive et un narcissique arrogant, faites les tomber amoureux, ajoutez-y des amis aussi fous qu’attachants, secouez bien et vous aurez le cocktail de la série qui vous fera passer du rire aux larmes, de la colère à la joie en une seconde.  A servir bien frais… et a consommer sans modération !!

 

Léna et Elsa

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A vous de jouer !