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A vous de jouer !

1 avril 2018 7 01 /04 /avril /2018 18:48

Entre rêve et cauchemar [attention Spoiler] 

Mother ! Est un film sorti en 2017 et réalisé par Darren Aronofsky, à qui l'on doit notamment les excellents Requiem for a Dream, The Wrestler ou encore Black Swan 

Le film débute par le plan d'une personne qui est probablement une femme en train de brûler puis par le dépôt d'une pierre précieuse sur un socle par un homme. Le dépôt de cette pierre entraine la restauration de la maison, pièce par pièce. Une jeune femme se réveil, MOTHER (Jennyfer Lawrence), en appelant son compagnon LUI (Javier Bardem). Tous les deux mènent une vie paisible dans une maison campagnarde et retirée qu'elle vient de rénover après un incendie. LUI est poète en manque d'inspiration tandis que MOTHER s'occupe de finaliser la restauration de la maison. Rapidement, leur vie paisible est interrompue par l'arrivée de l'HOMME (Ed Harris) qui souhaite être accueillit pour la nuit. Si LUI trouve dans cette arrivée une heureuse rencontre, MOTHER a l'impression d'ouvrir son intimité à un inconnu. Petit à petit, des inconnus continue d'affluer dans leur maison à commencer par la FEMME de l'homme puis de leurs enfants. Alors que les arrivées se font de plus en plus intrusives, LUI est toujours plus accueillant alors qu'ELLE se sent de plus en plus oppressée ne comprenant pas le comportement de son mari.  

Les évènements s'enchaînent alors très rapidement ; le couple d'inconnus se dispute, la pierre précieuse est cassée, l'arrivé des enfants du couple provoque une bagarre et la mort de l'un deux, la cérémonie d'adieu se déroule dans le salon où toujours plus d'inconnus investissent la maison toujours dans l'incompréhension de MOTHER. En parallèle de cette envahissement, MOTHER découvre une fissure ensanglantée sur le plancher d'une des chambres de la maison où le fils du couple est mort et entend régulièrement en collant son oreille au mur comme le cœur de la maison.  

C'en est trop, MOTHER, en pleine cérémonie fait sortir tout le monde de sa maison tandis que LUI semblant avoir créé des liens avec la famille entière ne comprend pas le comportement de sa femme. Après le départ des envahisseurs MOTHER et LUI font l'amour et elle tombe enceinte.  

Le calme revenu, LUI retrouve soudainement l'inspiration suite à cette annonce puis publie rapidement son ouvrage et rencontre un immense succès. Un soir où MOTHER prépare un diner aux chandelles pour fêter son succès, l'entrée de la maison se retrouve prise d'assaut par journalistes et fanatiques du poète. Les choses dégénèrent très rapidement et la maison se retrouve dans un chaos total et incompréhensibles se mêlant lieu de cultes dans certaines pièces, violence et destruction de la maison dans d'autres amenant guerre et oppositions de la foule et des forces de l'ordre au sein de la maison. MOTHER bientôt à terme, essaye de se frayer un chemin dans ce cauchemar surréaliste qui investit sa maison partagée entre la recherche inquiète de son mari et le besoin de s'enfuir de ce lieu. Ne trouvant que violence et chaos elle s'enferme dans le bureau de LUI pris d'assaut par la foule et accouche d'un fils. Résistant au sommeil pour ne pas laisser son enfant à LUI qui souhaite le montrer aux fanatiques elle finis par s'endormir et ne trouve plus son enfant en se réveillant. L'enfant est pris et tué par les innombrables visiteurs. Comme prise par la démence, MOTHER incendie la maison pour exterminer tout le chaos qui s'y trouve brûlant avec. Tandis que tout est en train de bruler, LUI étonnamment intact au milieu de cette destruction l'amène dans son bureau, en récupère son cœur pour en extraire une pierre qu'il dépose sur un socle. La maison se restaure et dans cette maison toute neuve une nouvelle femme se réveille en appelant LUI.  

Critique : Mother !

Le film est réalisé comme un cycle d'abord l'incendie de la maison et de la femme, le manque d'inspiration, inspiration retrouvée avec la création d'une vie nouvelle (bébé), la destruction du foyer par le chaos et les habitants puis l'incendie à nouveau et ainsi de suite 

Ce film de Darren Aronofsky à énormément divisé la critique et les spectateurs. Connus pour ses innombrables métaphore, il nous présente avec ce long-métrage une gigantesque allégorie. D'où nous pouvons trouver différents niveaux de lectures et nombreux sujets abordés.  

Le niveau de lecture le plus évident est l'allégorie biblique, LUI pouvant être apparenté à Dieu, le créateur étant poète, créateur de MOTHER (elle-même apparentée à Mère Nature) ainsi que de la maison et d'un enfant … Les nouveaux arrivants l'HOMME et la FEMME pouvant être Adam et Eve qui détruisent la pierre (le fruit défendu) puis qui sont ensuite chassé du bureau que LUI va condamner ou autrement dit le jardin d'Eden. Les fils qui s'entretuent sont apparentés à Caïn et Abel. MOTHER déclenche le feu de la cave qui représente l'enfer justement par l'élément du feu mais l'analyse des niveaux de la maison montre une fois encore la métaphore biblique : le bureau (jardin d'Eden) se trouve à l'étage de la maison, le chaos où évoluent les personnages est le rez-de-chaussée de la maison (la Terre) et la cave au niveau inférieur (l'Enfer). La mort du bébé par les fanatiques peut créer un parallèle à la mort de Jésus Christ. L'image du cycle illustre cette représentation biblique. Ce parallèle est également encourager par la particularité des personnages à ne pas avoir de prénom mais être seulement identifié par : MOTHER, LUI, L'HOMME, …  

 

Le film s'articule autour de la notion de création qu'elle soit artistique, matérielle (maison), humaine (l'enfant), … et plus particulièrement aux conséquences que la création impose au créateur et à son entourage : la reconnaissance, le fanatisme. LUI en accueillant tous les nouveaux arrivants recherche cette reconnaissance bien que beaucoup intrusive devenant du fanatisme qui devient intrusif dans la vie de l'artiste et de son entourage en ne laissant que la destruction par l'admiration de l'œuvre.

 

A un autre niveau de lecture, Aronofsky glisse une allégorie écologique par la métaphore de la planète et de sa destruction par l'homme. MOTHER crée la maison porteuse du chaos, étant elles deux la représentation de Mère Nature et donc de la planèteévoluent les hommes. Tout au long du film il y a de plus en plus d'homme qui investissent la maison et qui vont progressivement la détruire et parallèlement épuiser MOTHER. Le meurtre immédiat de l'enfant de MOTHER est une représentation des ressources naturelles qui sont surexploités et surconsommés. 

Les différentes notions sont lourdes et toutes entremêlés dans la réalisation qui elle-même est porteuse de sens. MOTHER est au centre de la réalisation, d'abord par le titre éponyme mais par un angle de vue focalisé tout le long du film sur le visage de MOTHER. Un angle de vue très proche qui nous place au centre des pensées de celle-ci et qui nous procure la sensation de vivre les évènements en même temps qu'elle aussi accentué par une ambiance sonore forte et extrêmement présente.  

Que nous ayons apprécié le film ou pas, ce travail de réalisation ne laisse pas indifférents et nous fait vivre un réel cauchemar au même titre que MOTHER.  

Le film est extrêmement riche de sens et c'est là le seul point négatif que je relèverais à titre personnel. Bien que ce soit ce qui en fait son intérêt, cette richesse et profondeur de lectures brouille la compréhension du film ; les nombreuses interprétations et pistes de réflexions s'entremêlent ce qui fait quelque fois perdre le message qu'a voulu faire passer le réalisateur.   

Pour conclure, Darren Arosnofsky nous offre un film qui incite à la réflexion, traitant des sujets universels porté par un jeu d'acteur convainquant et une réalisation atypique. Quoi qu'il en soit, Mother ! Ne laisse pas insensible. 

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