Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Accueil

                   MDL Aix











© Ronald Van Cauter, 2006

 

Chercher dans le catalogue de la bibliothèque



A vous de jouer !

4 juin 2022 6 04 /06 /juin /2022 11:25

Le grand Firewall cela vous dit quelque chose ? Si cela vous évoque une sorte de contrôle parental géant qui sécurise la navigation des citoyens chinois sur le web vous y êtes presque. Mais si vous voulez vous en faire une idée plus précise, cet article vous intéressera sûrement !

Source : hbuhsd.instructure.com et WAN-IFRA

Source : hbuhsd.instructure.com et WAN-IFRA

La grande muraille de Chine numérique est aussi appelée le grand firewallGreat firewall ou le Bouclier doré. Ce terme assez impressionnant désigne un dispositif technique de restriction de l’utilisation d’internet réalisé dans le cadre du projet [chinois] Bouclier doré. Mais c’est aussi un ensemble de textes de loi, adopté à la fin des années 1990, afin de lutter contre la cybercriminalité et les contenus pornographiques.

 

Des vidéos violentes au New York Times : des restrictions larges

Assez logiquement, il y a plusieurs milliers de pages Web contenant des contenus pornographiques ou violents rendus inaccessibles par le Firewall.

Plus étonnant, il y a également de nombreux sites internet populaires dans le reste du monde qui sont inaccessibles aux internautes chinois. En effet, impossible pour la population chinoise de s’informer auprès du New York Times ou encore de poster des photos via Instagram.

Le gouvernement a fait le choix de restreindre l’accès à ces sites dans la mesure où ils pourraient représenter un danger pour la nation. Pour comprendre plus précisément la teneur de cette menace, il faut retourner quelques années en arrière, lors de la création du Grand Firewall.

Source : Tuan Nguyen's Blog

Source : Tuan Nguyen's Blog

Plus de précisions sur les pages bloquées ici

 

Le défi : sécuriser les pratiques numériques de millions d’internautes

Le grand firewall est un projet qui est né à la fin du xxe siècle lorsque l’utilisation d’internet s’est peu à peu démocratisée. À cette époque, le gouvernement chinois a réalisé que le nombre croissant d’internautes allait empêcher une surveillance totale des contenus qui circulent sur le web.

Dans un premier temps, les autorités ont tout de même essayé de gérer le comportement des individus en mettant en place un contrat de responsabilités que chaque internaute devait signer. Celui-ci comprenait l’interdiction de publier du contenu pornographique ou encore de dévoiler des secrets d’État.

Toutefois, la situation est vite devenue ingérable et faire signer des contrats à chaque internaute n’était plus envisageable tant ils étaient nombreux. Un système de protection et de contrôle plus automatisé s’est donc révélé indispensable et c’est ainsi que le Great firewall est né.

Si protéger les pratiques des internautes signifient avant tout protéger le pays de la cybercriminalité croissante, il faut également avoir conscience que pour le gouvernement, sécuriser les pratiques des internautes, c’est aussi préserver le pouvoir en place en Chine. En effet, l’arrivée d’internet a signé la création d’un nouvel espace d’expression visible par un grand nombre de citoyens et difficilement contrôlable par les autorités. Dès lors, les membres du Parti communiste au pouvoir ont redouté que leurs adversaires du Parti démocrate abusent de cette liberté de parole.

 

Comment le gouvernement est-il parvenu à mettre en place cette restriction des contenus diffusés sur le Web ?

Face à un tel problème, la Chine aurait pu opté pour la suppression pure et simple du réseau internet. Cependant, les autorités avaient conscience que cette décision aurait nui au développement et à la compétitivité de la Chine vis-à-vis des autres nations. C’est pourquoi elles ont plutôt opté pour deux principaux moyens de blocage à savoir : le blocage IP et la manipulation DNS.

Sans rentrer dans des détails techniques, le blocage IP rend certains sites inaccessibles car leur adresse IP est sur une liste interdite. Pour la manipulation DNS, il s’agit d’une sorte d’illusion où l’internaute a l’impression d’être parvenu à se connecter à un serveur interdit. Mais en réalité l’internaute s’est connecté à un faux serveur qui n’affichera pas le contenu recherché. Il existe également des listes de mots interdits qui ne donnent aucun résultat s’ils font l’objet d’une recherche sur un navigateur.

Source : Frandroid

Source : Frandroid

Pour les plus technophiles d’entre vous plus d’informations ici sur les blocages mis en place

À cette protection technique s’ajoute une surveillance et un contrôle humain avec environ 35 000 policiers d’Internet et 280 000 honkers. Ces honkers sont des espèces d’agents infiltrés présents sur les forums de discussion pour dénoncer les propos non-acceptables des internautes.

Enfin, pour faire respecter les interdictions, le gouvernement a mis en place un système d’amendes. Néanmoins, il n’y a pas tellement recours. Ce que cherche surtout les autorités, c’est de donner l’impression aux internautes qu’ils peuvent être observés à tout moment et donc qu’il est plus prudent pour eux de correctement se comporter et de s'autocensurer.

 

Est-ce que c’est un dispositif réellement efficace ?

L’efficacité de la muraille numérique est assez difficile à évaluer. Si des mesures d’interdiction existent, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a aucun moyen de les contourner. Principal obstacle à une efficacité totale de la muraille numérique chinoise : les VPN.

Derrière cet acronyme de Virtual Private Network se cache en fait un outil permettant aux internautes d’accéder à n’importe quels sites web en se connectant sur le réseau internet d’un pays étranger.

Néanmoins, les autorités chinoises n’ont pas fermé les yeux sur cette pratique. Actuellement, la légalité de l’utilisation des VPN en Chine est assez ambiguë. La Chine ne peut pas interdire complètement leur utilisation puisque certaines entreprises en ont besoin afin de se connecter à des sites interdits dans le cadre de leur communication et de leur promotion auprès des clients étrangers. Dans ce cas-là, depuis 2018, la Chine impose le recours aux fournisseurs nationaux de VPN. Cela permet à la Chine de s’assurer un accès éventuel aux données et aux activités numériques des entreprises qui utilisent des VPN et qui sont implantées sur le sol chinois.

Pour les particuliers, la législation est un peu plus floue. Ils peuvent légalement accéder à des VPN nationaux qui leur permettent de protéger leurs données mais ces derniers limitent les sites autorisés. Les plus habiles peuvent parvenir à avoir accès à un VPN étranger qui leur permettra de contourner les restrictions du gouvernement. Dans ce cas-là, l’utilisation du VPN étranger est légal mais son utilisation pour avoir accès aux sites interdits est considérée comme malicieuse. Pour les étrangers qui se sont abonnés à un VPN avant leur départ, l’utilisation de ce dernier sur le sol chinois est totalement légale.

Pour plus d’informations sur la cybercensure en Chine, vous pouvez cliquer ici et ici.

Clara T.

Partager cet article
Repost0

commentaires



A vous de jouer !